Les Dieux Sauvages T1 : La messagère du ciel, Lionel Davoust

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La messagère du ciel est le premier tome du cycle d’Heroic Fantasy Les Dieux Sauvages, qui prend place dans l’univers d’Evanégyre, comme d’autres des romans de l’auteur français Lionel Davoust (dont vous pouvez entendre la voix dans le podcast « Procratination »). Ce premier tome a été publié en 2017 par les éditions Critic.

Note : C’est le premier roman que je lis de cet univers.

« Écoute Ma parole : l’Éternel Crépuscule cachera le soleil, étouffera les plantes et changera les hommes en bêtes, car Aska, le Dieu de la Nuit, ne tolère d’autres enfants que les siens. »

Mériane est une trappeuse, une paria, une femme. Autant de bonnes raisons d’en vouloir aux Dieux qui ont puni le peuple de la Rhovelle pour les fautes de ses aïeux. Car depuis la chute du glorieux Empire d’Asrethia, le monde est parcouru de zones instables qui provoquent des mutations terrifiantes, les gens ont faim, et une religion austère qui prêche la haine des femmes soutient un système féodal.

Pourtant, quand les Dieux décident de vider leur querelle par l’intermédiaire des humains, un rôle crucial échoit à Mériane. Pour elle débute une quête qui la verra devenir chef de guerre et incarner l’espoir de tout un peuple.

L’univers

Ce cycle prend place dans l’univers d’Evanégyre, que je ne connaissais donc pas quand je l’ai abordé. D’inspiration médiévale, il est ici post-apocalyptique, suite à la destruction du puissant empire d’Asréthia. Un univers sombre, hostile (surtout pour les femmes (qui sont plus ou moins diabolisées), avec une société patriarcale dans laquelle l’Eglise possède une grande influence), qui n’est pas sans rappeler un certain épisode de notre histoire (mais on va en reparler un peu dans la rubrique personnages).

Un univers hostile, donc, où l’on n’a pas envie de mettre les pieds. Surtout quand on voit les bestioles qui traînent… Car on est bien dans la fantasy : des espèces de « bulles » de magie sont dispersées un peu partout, entraînant des mutations bien sympatoches sur les animaux qui auraient le malheur de s’en approcher (mention spéciale à une certaine scène du début. Ici, n’importe quoi peut vous bouffer…). Mais comme vous pouvez vous en douter, si ça fait muter des animaux, hein… 😉 D’ailleurs, je m’interroge quand même sur ces mutations, qui mélangent allégrement chair et métal pour un mélange des plus monstrueux. (ceux qui me connaissent l’auront deviné… j’adore \o/ ).

Mais au-delà de cette magie, il y a quelques touches de technologies, qui semblent témoigner d’un passé beaucoup plus glorieux.

Les personnages

Mériane est une jeune femme qui ne s’en laisse pas compter. Il faut dire que sa nature l’a obligée à s’endurcir, à être capable de se débrouiller seule dans un environnement peu agréable. On a donc une femme forte, bienveillante mais dotée d’un caractère de cochon, refusant l’injustice, et animée d’une certaine colère contre l’Eglise (et on la comprend).

Et puis, elle entend une voix, celle de Dieu, qui lui demande de bouter les anglais les enfants d’Aska hors de la Rhovelle. ça ne vous rappelle rien ? Eh oui, difficile de ne pas voir en Mériane la figure de Jeanne D’arc. Au passage, j’ai beaucoup aimé les échanges entre les deux^^

Les personnages secondaires m’ont, je l’avoue, moins marquée, même si j’aime beaucoup Léopol, un inquisiteur beaucoup plus ouvert que ses collègues, même si au début il n’est pas forcément sympathique. Je suis aussi très intriguée par le personnage de Mange-doigt, une femme très mystérieuse, et j’ai vraiment hâte d’en savoir plus sur elle.

Par contre, je ne suis que moyennement convaincue par les antagonistes pour le moment. Si les enfants d’Aska sont originaux par leur aspect, qui résulte des mutations dont je parlais plus haut, j’ai du mal pour le moment à leur voir de la complexité ou de la profondeur (pourquoi ils sont « méchants » ? parce que c’est leur Dieu qui leur a dit. Du coup, il y a un côté Orques du Seigneur des Anneaux). Mais bon, ce n’est que le premier tome, tellement de choses peuvent se passer.

L’intrigue

Dans ce premier tome, plusieurs intrigues se déroulent en parallèle, ce qui permet d’avoir différents points de vu sur le conflit en cours.

Parce que leurs dieux respectifs se sont déclarés la guerre, les enfants d’Aska se préparent à envahir la Rhovelle, accompagnés d’un éternel crépuscule. Concernant ce conflit, j’ai l’impression que les choses sont peut-être plus complexes que ce qu’il semble dans ce premier tome.

Wer, le Dieu de la Rhovelle, ne tarde pas à réagir. Il lui faut un Hérault, un messager humain qui saura rassembler les 7 duchés pour lutter contre les soldats d’Aska. Sauf que… la tâche échoit à Mériane, agnostique, paria. Femme. Héhé. Autant dire que l’Eglise ne va peut-être pas prendre la chose d’un très bon oeil^^

On suit également les imbroglios politiques, partie qui, je l’avoue, m’a beaucoup moins intéressée que les autres (je l’ai trouvée très présente pour ce qu’elle a à dire, en fait). Le roi étant malade, c’est désormais un Conseil constitué des 7 dirigeants des duchés qui règne, ce qui n’est pas sans tensions, magouilles, voire coups de poignard dans le dos. Sauf qu’il va falloir qu’ils se mettent vite d’accord, car même s’ils n’y croient pas, les fidèles d’Aska avancent.

Globalement, une intrigue plutôt classique pour le moment, mais je n’ai pas trouvé que c’était un problème.

Le style

Je trouve que le style de Lionel Davoust est très « carré », maîtrisé, et tant mieux, car ce premier tome est vraiment très dense, vous n’aurez pas le temps de souffler. Les scènes de bataille et de tension en générale sont vraiment réussie, mais le style est peut-être un peu trop « sec » à mon goût (je ne sais pas si vous voyez ce que j’entends par là^^).

Bilan

Même si ce n’est pas un coup de cœur, j’ai beaucoup aimé ce premier tome, qui aborde des thèmes très intéressants qui font échos à notre monde actuel (patriarcat, religions, la différence, etc…), et la suite semble annoncer quelques scènes épiques et de nouveaux grincements de dents de la part de Mériane (les lecteurs sont aussi sadiques que les auteurs, je crois^^). Je m’attends par ailleurs à ce que l’intrigue se complexifie, notamment autour des raisons du conflit entre les deux divinités. Bref, un bon premier tome d’introduction, donc la suite devrait être encore meilleure^^

Et ailleurs, qu’en pense-t-on ?

29 réflexions sur “Les Dieux Sauvages T1 : La messagère du ciel, Lionel Davoust

  1. Si j’adore les idées, les univers et les personnages que l’auteur met en place, j’avoue que son style n’est pas celui qui me parle le plus. Il est clairement maîtrisé, ce n’est pas le problème, mais c’est peut-être justement trop carré pour moi. Et comme tu dis, déjà que ses intrigues sont denses… Bref, il est dans ma wishlist, et je le ferai sûrement passer dans ma PAL plus tard (quand j’aurais fini de lire les cadeaux de Noël déjà ^^). 😉

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    • Tu avais lu lequel, déjà ?
      En règle générale, j’ai un peu de mal avec les styles « travaillés » comme celui-ci, je vois un peu trop l’auteur derrière, ce qui fait que je « vis » moins l’histoire.

      Je pense quand que je lirai les autres ouvrages liés à l’univers, que je trouve vraiment intéressant aussi.

      J’aime

      • Port d’Âmes et quelques nouvelles. En salon, il est vraiment sympa, mais un peu trop accaparé, je n’ai jamais vraiment eu le temps de lui parler (ou alors je tombe à chaque fois sur le créneau horaire de la mort ^^). Bon après, je ne fais pas non plus la chasse à l’autographe et à la photo souvenir, donc je me fais vite oublier quand les fans arrivent. ^^

        Mais tu lis bien plus que moi, je suis sûre que tu auras le temps de lire tous ces ouvrages, et tant mieux. 😉

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  2. Chronique très intéressante ! Je viens de découvrir l’auteur avec les Questions dangereuses et je me demandais justement ce qu’il écrivait d’autre. Comme quoi, le hasard fait bien les choses 😉 Ton retour m’intrigue et me donne envie d’essayer cette saga. Hâte de le croiser en salon !

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