Célestopol – 1922, Emmanuel Chastellière

Célestopol – 1922

Auteur : Emmanuel Chastellière, Français

Fix-up 2/? de l’univers de Célestopol

Uchronie Steampunk Science-Fiction Fantastique

2021, Editions L’Homme Sans Nom

Illustrateur : Marc SIMONETTI

Je remercie l’auteur de m’avoir fait confiance et de m’avoir proposé de lire ce livre. Chronique rédigée dans le cadre d’un SP.

TW : Incendie dans « Memento Mori », Viol dans « Katarzyna », morts dans plusieurs nouvelles

1922.
Une année folle à Célestopol !
Une année à la découverte des mirages et des merveilles de la cité sélène, joyau de l’âme slave arraché à la Terre, entre les mains d’un duc au destin défiant le cours du temps.
Une année où croiser dans ses rues Marie Curie, l’archiduc François-Ferdinand ou Howard Carter, mais aussi humbles ouvriers, voleur volubile ou automates au cœur de cuivre. Entre ruines lunaires à explorer, un championnat du monde d’échecs à préparer ou des complots à déjouer… Les canaux ambrés de la ville n’ont pas fini de vous dévoiler ses secrets !

Emmanuel Chastellière nous invite à redécouvrir une ville bâtie sur la Lune dans l’ombre de Jules Verne, à l’aube d’une ère nouvelle délicieusement uchronique, à travers 13 histoires qui s’entrecroisent dans un véritable chassé-croisé étourdissant.

Mon avis

L’une des critiques contre l’imaginaire qui me soule le plus pourrait être résumée en « c’est de l’imaginaire, donc les propos sont inintéressants car pas réels », tout simplement parce que l’imaginaire est bourrée de thématiques intéressantes et réelles. Ce fix-up en est un exemple parlant, tellement il est riche à ce niveau.

C’est d’ailleurs peut-être l’une des premières choses qui m’a sauté aux yeux, les thématiques. Dans l’univers à la fois merveilleux et scientifique de Célestopol, les personnages sont confrontés aux dérives du progrès scientifique, aux injustices sociales, à la politique, aux discriminations, à l’exploitation, aux affres du deuil etc. L’une des nouvelles les plus belles du recueil, qui m’a d’ailleurs donné les larmes aux yeux, raconte l’histoire d’un patineur de génie que l’on souhaite évincer de la compétition. Dans une autre que j’ai beaucoup appréciée, une femme d’origine coréenne admiratrice de Marie Curie proteste avec d’autres personnes contre le sexisme d’une façon à la fois subtile et élégante. Mais malheureusement, les personnages ne ressortent pas toujours de leurs luttes la tête haute, et je me suis retrouvée plusieurs fois émue par leur sort.

Car c’est un autre point fort de ce fix-up, ses personnages. L’une des raisons pour laquelle j’ai une prédilection pour les pavés et les séries longues, c’est que j’ai souvent besoin de temps pour accrocher à un personnage et m’émouvoir de ce qui lui arrive. Mais ici, en quelques pages, les personnages prennent vie et on a généralement envie qu’ils s’en sortent et aillent vivre heureux quelque part ailleurs. J’ai déjà parlé de deux de mes personnages préférés du recueil, mais j’ai aussi une affection toute particulière pour cette femme ouvrière qui tente d’obtenir un salaire et un niveau de travail plus justes. J’aime aussi beaucoup Ajax, un automate, donc censé être dépourvu d’émotions et de cœur. Et pourtant, il fait preuve de plus d’empathie et d’âme que certains humains, comme c’est régulièrement le cas en SF.

Au niveau des histoires elles-mêmes, bien qu’elles soient toutes liées à Célestopol, elles sont très différentes les unes les autres. Certaines se finissent bien, d’autres assez mal. Certaines sont assez dérangeantes, comme celle évoquant la prostitution d’automates. Certaines traitent de sujets sérieux, d’autres sont davantage tournées vers le divertissement, voire mêlent les deux. Certaines sont assez réalistes, avec peu d’éléments de SF ou de Fantastique, d’autres au contraire sont fortement imprégnées de surnaturel. D’ailleurs, j’ai parfois parfois manqué d’imaginaire, justement. Certaines nouvelles ont des thèmes et des contextes si réalistes qu’il était facile d’oublier qu’elles se déroulaient sur une ville lunaire. J’aurais aussi aimé en découvrir plus sur la cité elle-même, mais sur ce point, il me reste tout un fix-up à lire 🙂

Bilan

Très bonne surprise que ce fix-up, d’autant qu’il s’éloigne de mes prédilections de lecture et qu’il n’y a aucune nouvelle que je n’ai pas aimée (c’est rare, dans les recueils). Les histoires sont très différentes dans leurs thèmes ou leurs ambiances, ce qui fait qu’on ne s’ennuie jamais, mais elles se nourrissent entre elles grâce à leur univers commun et certains personnages récurrents. Je compte bien poursuivre l’aventure en me procurant le premier fix up… et en attendant l’éventuel prochain :3

Et ailleurs, qu’en pense-t-on ?

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15 réflexions sur “Célestopol – 1922, Emmanuel Chastellière

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