Cycle de Tenebrae Tome 1 : Phoebos, Gabriel Shokan

Phoebos

Tome 1/7 du cycle de Dark Fantasy Tenebrae

Auteur : Gabriel Shokan, Français

2021, Angel Corp

Illustration de la couverture : Miss Reliah

TW : scènes graphiques, torture et viols, scènes de sexe, vulgarité, caricature de « Japonaise »

Cette chronique a été rédigée dans le cadre d’un service presse.

Tombé du ciel dans la Lande foudroyée, Phoebos est adoptée par une famille d’humains mutants.

Il connaît une enfance paisible et heureuse. Mais une nuit, la tribu est attaquée et ses membres froidement exterminés. Phoebos est son frère Kharn, un géant au grand cœur, se lancent alors à la découverte de leur planète, dans l’espoir de retrouver d’autres survivants.

Ils rencontrent les orks de la team Frakass qui les accompagnent aux portes de l’enfer. Leur chef, le chaman Œil-de-Feu, aide Phoebos à découvrir ses pouvoirs. Puis leur voyage les mène jusqu’à la cité d’Abjectalia, où les Mages noirs règnent sans pitié.

En quête d’identité et d’une vie meilleure, Phoebos, l’enfant mi- ange mi- démon, tente de maîtriser le feu qui brûle en lui.

Mon avis

L’objet livre et Tenebrae

Avant toute chose, je tiens à remercier Angel Corp de m’avoir proposé la lecture de ce livre, d’autant qu’on m’a fait parvenir la version collector de ce premier tome. Entre l’illustration et le format cartonné, il est vraiment beau, quoi que pas facile à lire, entre le poids et la police d’écriture très petite. De mon côté, la lecture était impossible le soir^^

Heureusement, ce premier tome existe dans d’autres formats : un format poche, qui scinde le tome en deux (et c’est pas gênant je pense, car le tome 1 contient deux parties distinctes), et un format jeunesse, expurgé des scènes de sexe et de la vulgarité, d’après la maison d’édition.

Par ailleurs, un petit mot sur Tenebrae : il s’agit d’un projet prévu pour être transmedia, avec notamment un jeu vidéo en cours de développement dans cet univers. Et il est vrai que je n’ai aucun mal à imaginer cet univers sous forme de RPG

La narration et l’intrigue

Au début du roman, j’avoue que ça commençait bien. On nous présent un univers « corrompu » avec des mutations génétiques, et à côté, des passages assez poétiques avec des formulations plutôt jolies. Mais en ce qui me concerne, ça s’est complètement gâté dès l’apparition des orks dans l’histoire, qu’on suit pendant une bonne moitié du roman. Pourquoi ? Quand ils s’expriment, tous les sons « que » sont remplacés par des « k », et c’est très vite lourd et difficile à lire, j’avais tellement de mal à déchiffrer ces passages que je ne faisais plus du tout attention à l’intrigue. Sans parler de la vulgarité omniprésente, avec un humour que j’ai trouvé lourd plus qu’autre chose. Cet aspect s’atténue toutefois dans la deuxième partie.

Côté intrigue, j’ai eu du mal à m’immerger. La première partie est assez lente, difficile à lire, et a un côté « donjon » de rpg, avec des quêtes que j’ai eu du mal à relier à l’intrigue principale. La deuxième partie m’a parue plus intéressante, mais très expédiée, avec une ellipse de deux ans, une galerie de personnages changée, peu d’explications…

En fait, tout le long du livre, j’ai eu l’impression de surnager, sans jamais réussir à m’investir, du coup j’aurais bien du mal à vous parler de l’univers ou de l’intrigue de façon plus approfondie.

Les personnages

Je n’ai malheureusement pas accroché aux personnages, entre Phoebos qui est surpuissant alors qu’il n’a que cinq ans et dont la présence est tellement éthérée que je n’ai pas réussi à le sentir vivre, Lunae qui… est absente aussi, malgré ses nombreux passages poétiques qui finissent par tourner en rond, et les personnages secondaires, qui sont pour la plupart du temps même pas présentés, ce qui fait qu’on ne s’émeut absolument pas de leur mort ou pire… on ne sait même qui c’était de toute façon. On a même parfois des « listes » (littéralement) de personnages dont on n’a jamais entendu parler et qu’on ne nous présentera quasiment pas.

Cela dit, même si j’ai eu du mal avec leur façon de s’exprimer, j’ai bien aimé la franche camaraderie qui noue le groupe des Orks. Ce sont les seuls personnages que j’ai ressentis « vivants ».

Points problématiques

Je n’ai pas accroché à la narration ni aux personnages et j’ai eu du mal à m’immerger dans l’intrigue, mais ça, ce n’est pas grave, puisque les affinités personnelles entrent en jeu dans ce type d’appréciation. En revanche, il y a des choses qui m’ont davantage dérangée.

Pour commencer, les nombreuses scènes de sexe, dont je n’ai pas compris l’intérêt pour la grande majorité, à part apporter un côté « adulte et dark », il y a aussi pas mal de vulgarité tournant autour du sexe. Bon, déjà, personnellement, c’est le genre de trucs que je n’aime pas. Il y a aussi une ou deux scènes trash, mais ça passe, même s’il y en a une que j’ai trouvé too much et là encore, pas utile. Il y a d’autres façons à mon avis de montrer qu’un univers est sombre.

Mais pour moi, le pire, c’est le traitement des personnages féminins, assez caricaturaux et inintéressants. On a le stéréotype de la princesse mélancolique et inutile qui attend dans sa tour/donjon qu’on vienne la sortir de là, les personnages féminins qui ne sont là que pour les scènes de sexe, les personnages féminins victimes de viols ou de tortures, le personnage type Elfe de Naheulbeuk… D’ailleurs, revenons un instant sur ce dernier personnage. L’Elfe, en fait, je la trouve drôle, parce que dans Naheulbeuk, tous les personnages sont des caricatures qui en prennent pour leur grade. Ici, on a un personnage dans la même veine (c’est une elfe d’ailleurs… ou une fée, je sais plus)… et qui en plus place des « kawaii » et « sugoi » toutes les deux phrases pour bien qu’on comprenne qu’elle est « Japonaise ». Je répète : le seul personnage racisé est une caricature. J’avoue que j’ai failli arrêter la lecture à plusieurs reprises, je n’ai été au bout que parce que c’est un SP.

Bilan

Bien que j’apprécie l’horreur et la Dark Fantasy, il y a certaines choses que je n’arrive plus à laisser passer, et il y a trop d’éléments ici qui m’ont rebutée. L’univers a toutefois l’air intéressant, mais en ce qui me concerne, je ne poursuivrai pas l’aventure pour l’explorer.

Et ailleurs, qu’en pense-t-on ?

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3 réflexions sur “Cycle de Tenebrae Tome 1 : Phoebos, Gabriel Shokan

  1. Pingback: Index : Oeuvres francophones | L'Imaginaerum de Symphonie

  2. ahhhhhhh t’as vraiment pas aimé mes petits orks XDDD tu trouves que l’humour lourd et que la vulgarité se dissipent un peu dans la deuxième partie ??? MAIS NAAAAAN XDD en fait c’est rigolo parce qu’on est quand même très d’accord mais on a toutes les deux préféré une partie différente ^^
    « Il y a d’autres façons à mon avis de montrer qu’un univers est sombre. » = OUI S’IL VOUS PLAIT, MERCI
    Je suis complètement d’accord concernant la représentation et la diversité, on est encore loin du sans faute.
    Bref, on aurait du faire une LC, on se serait soutenu mutuellement et peut être même qu’on aurait pu rigoler un peu mdr
    Kin

    Aimé par 1 personne

    • Oui, ça m’a fait rire qu’on n’ait pas « aimé » les mêmes parties^^ Je pense que j’aurais bien aimé la première sans la façon de parler des orks et avec moins de vulgarité.
      Oh oui ! ç’aurait été drôle ! En vrai j’ai pas arrêté d’envoyer des photos à une amie pendant ma lecture parce que j’avais besoin d’extérioriser XD

      Aimé par 1 personne

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