Wyld T1: La mort ou la gloire, Nicholas Eames

51rD82b81NL._SX331_BO1,204,203,200_

La mort ou la gloire est le premier tome du diptyque d’Heroic Fantasy Wyld, écrit par l’auteur canadien Nicholas Eames. Publié en VO en 2017, il est sorti en français en 2019 aux éditions Bragelonne. 

La dernière tournée

Clay Cooper et ses hommes étaient jadis les meilleurs des meilleurs, la bande de mercenaires la plus crainte et la plus renommée de ce côté-ci des Terres du Wyld – de véritables stars adulées de leurs fans. Pourtant leurs jours de gloire sont loin. Les redoutables guerriers se sont perdus de vue. Ils ont vieilli, se sont épaissis et ont abusé de la bouteille – pas forcément dans cet ordre, d’ailleurs.

Mais un jour, un ancien compagnon se présente à la porte de Clay et le supplie de l’aider à sauver sa fille, prisonnière d’une cité assiégée par une horde de monstres sanguinaires. Même si cela revient à se lancer dans une mission que seuls les plus braves et les plus inconscients seraient capables d’accepter.

Le temps est venu de reformer le groupe… et de repartir en tournée.

Wyld, ou comment faire du neuf avec du vieux.

A mon grand regret, je n’ai jamais eu l’occasion de jouer à un jeu de rôle sur table, tel que Donjon et Dragon. Malgré tout, l’influence du jeu sur ce livre est évidente, notamment au niveau du bestiaire, avec pas mal de créatures qui en sortent directement (avec une petite blague au passage sur la différence vouivre (wyverne) et dragon. D’ailleurs, on en reparlera un jour). Un bestiaire pas très original, donc. L’intrigue aussi est très classique, avec un groupe d’aventuriers partant en quête pour sauver une demoiselle en détresse (euh… en quelque sorte), et ils devront affronter un certain nombre de monstres pour atteindre le Donjon.

En parlant de Donjon, j’ai eu plusieurs chansons de Naheulbeuk dans la tête pendant toute la lecture, au secours !

Et pourtant, en reprenant des éléments connus, le livre arrive quand même à être original.

Les héros sont des vraies stars, des rock stars, même, et leurs groupes s’appellent d’ailleurs des roquebandes. Ils ont leurs groupies et ils exhibent leurs trophées en ville sous les vivats de la foule extatique.

Les personnages principaux sont loin d’être de fringants petits jeunes. Les 5 hommes formaient la célèbre roquebande Saga, connue pour avoir tué un dragon… enfin, blessé en tout cas, ce qui est déjà pas mal. Sauf que ça, c’était il y a 20 ans. Depuis, certains ont fondé une famille, d’autres sont devenus roi, ou sorcier farfelu ou sont restés de marbre face au changement. Autant dire qu’ils ont un peu perdu l’habitude du combat (cela dit, c’est l’un de mes bémols : pour des cinquantenaires qui n’ont pas tenu une épée depuis 20 ans, ils se débrouillent quand même rudement bien et ne semblent pas trop souffrir de leurs articulations). En tout cas, ils ne sont pas vraiment ravis de la tournure qu’ont pris les roquebandes. De leur temps, c’était autre chose ! On allait dans le Wyld affronter des hordes de monstres, et seuls les meilleurs parvenaient à s’y enfoncer quelque peu. Maintenant, on combat les monstres que l’on choisit dans des arènes, histoires que les fans puissent admirer en direct les exploits de leurs favoris. Tout se perd, ma bonne dame !

Les membres de Saga vont toutefois devoir remettre la main à la patte, puisque Rose, la fille de l’un d’eux, est coincée derrière les murs d’une forteresse assiégée par des hordes de monstres. Bon, c’est bien une demoiselle, par contre j’hésiterai à la qualifier de « en détresse ». Elle se débrouille quand même vachement bien avec une épée. Mais même elle ne pas pas faire grand chose devant un tel nombre d’ennemis.

La première partie du livre s’occupe donc de présenter et de réunir les 5 anciens membres de Saga, tandis que la deuxième nous fait suivre leurs péripéties pour parvenir jusqu’à la forteresse assiégée. La narration est pleine d’humour et de cynisme, mais ne vire jamais au parodique, pour un résultat vraiment fun. On a donc affaire à un vrai roman d’Heroic Fantasy avec des personnages soignés dotés d’un vrai passé, parfois assez émouvant (notamment pour Moog, Clay et Ganelon. D’ailleurs, la fin de l’arc de Moog m’a fait de la peine pour lui ). On regrettera certaines grosses ficelles, mais bon, ça va. A noter que le tome fonctionne comme un one-shot, donc la fin est assez prévisible.

Les personnages secondaires sont plutôt intéressants, notamment l’ettin qui apporte un peu de poésie et de bienveillance dans ce monde de brutes. Par ailleurs, les monstres ne sont pas toujours aussi monstrueux qu’on pourrait le croire, quand des hommes se comportent comme tels.

J’ai quand même des bémols. Pour commencer, si j’ai beaucoup aimé la première partie, la deuxième m’a parue plus longue car un peu répétitive (apparition d’un monstre, combat contre le monstre, twist etc). Les péripéties manquent un peu de variété, disons, et n’offrent pas vraiment de surprises, alors que la fin m’a parue plutôt expédiée (une scène m’a franchement fait rire par contre, elle m’a rappelé certains combats de Monster Hunter^^ ). Second bémol, même si les personnages sont bien brossés, je n’ai pas réussi à m’attacher à eux (à l’exception de Moog). La narration n’a pas réussi à susciter d’émotions à leur égard, malgré les épreuves par lesquelles ils sont passés.

Bilan

Loin d’être un coup de cœur, la lecture s’est toutefois révélée très divertissante et légère, et elle montre une fois de plus qu’on peut proposer un roman bon et original en reprenant des éléments très connus du genre^^

Et ailleurs, qu’en pense-t-on ? 

19 réflexions sur “Wyld T1: La mort ou la gloire, Nicholas Eames

  1. Pingback: Kings of the wyld – Nicholas Eames | Le culte d'Apophis

  2. Ta chronique me fait penser au système de trophées dans Fable où tu te vantes devant tes fans (il y a aussi une arène de combat pour héros ^^)… Comme quoi, les idées originales, c’est surtout au regard de notre culture personnelle (je remarque d’ailleurs qu’on fait toutes deux facilement références aux jeux vidéos pour l’occasion ^^). Et ça n’empêche certainement pas d’apprécier une oeuvre. En tout cas, ce livre est toujours dans ma wishlist. 😉

    Aimé par 1 personne

  3. Pingback: Kings of the Wyld – Nicholas Eames – Les Lectures de Xapur

  4. Pingback: Index : Oeuvres étrangères | L'Imaginaerum de Symphonie

  5. Pingback: Wyld – La mort ou la gloire – Fourbis & Têtologie

  6. Pingback: Littérature de l’Imaginaire – Bilan 1er trimestre – Ma Lecturothèque

  7. « ou sont restés de marbre face au changement » j’ai ri 😀

    Lis ABSOLUMENT la suite qui est excellente, notamment du point de vue féminisme, représentation lgbt et dont les enjeux montent d’un cran, les scènes encore plus épiques et qu’est-ce que j’ai pleuré (bon, j’avais déjà beaucoup d’affection pour le premier en dépit de quelques défauts) !

    (par contre, je ne les ai toujours pas chroniqués, ni le tome 1 ni le tome 2, faudra un jour que je m’y mette…)

    Aimé par 1 personne

  8. Pingback: Revue Littéraire : Wyld Tome 1 – La Mort ou la Gloire de Nicholas Eames – La Taverne d'Onos

Laisser un commentaire