Les Chevaliers du Tintamarre, Raphaël Bardas

Les Chevaliers du Tintamarre est un one-shot de Fantasy écrit par l’auteur français Raphaël Bordas. Il a été publié en 2020 aux éditions Mnémos.

Silas, Morue et Rossignol rêvent d’aventures et de grands faits d’armes tout en vidant chope de bière sur chope de bière à la taverne du Grand Tintamarre, qu’ils peuvent à peine se payer.
Lorsque la fantasque et très inégalitaire cité de Morguepierre, entassée sur les pentes d’un volcan, devient le théâtre d’enlèvements de jeunes orphelines et voit des marie-morganes s’échouer sur ses plages, les trois compères se retrouvent adoubés par un vieux baron défroqué et chargés de mener l’enquête. Les voilà lancés sur les traces d’un étrange spadassinge, d’un nain bossu et d’un terrible gargueulard, bien décidés à leur mettre des bâtons dans les roues… et des pains dans la tronche.

De quoi ça parle ?

C’est un Rossignol, une Morue et un Silas qui entrent dans leur taverne préférée, le Grand Tintamarre. Le Silas, amouraché d’une jeune femme au premier regard, enjoint ses camarades à se lancer dans une quête : la demoiselle, en effet, a été enlevée sous ses yeux par un nain et un géant (et il n’a rien pu faire, puisqu’il était cul nul. Problème : la demoiselle n’est pas la seule à avoir été enlevée… et elle n’est peut-être pas si en détresse qu’ils le pensent.

De son côté, Korn et son disciple enquêtent sur une vague de marie-morganes (sortes de sirènes proches de lamantins) qui s’échouent sur la plage.

Bien évidemment, les deux affaires vont se croiser. Et si la plume est pleine d’humour et de gouaille, l’univers est assez sombre, voire glauque.

Mon avis

Dès le prologue, l’auteur met dans l’ambiance, avec la découverte de nos trois-antihéros et de l’élément qui va perturber leur quotidien. Silas, l’un des trois protagonistes, raconte à ses compères l’enlèvement d’une jeune femme : l’histoire est grandiloquente, et l’emphase du discours se heurte à des situations burlesques, puisque Silas explique qu’il ne pouvait pas intervenir car ayant perdu son pantalon. Un prologue efficace, très drôle, qui nous brosse également le portrait de ces trois amis. Des anti-héros certes, rêvant d’aventures mais pas bien futés et pas mal naïfs, mais assez doués dans leurs domaines respectifs pour que leurs aventures soient quand même épiques. A noter que le style donne aussi un côté « cape et d’épée au texte » qui lui convient parfaitement bien.

Ce ton continue tout le long du récit, avec des scènes parfois vraiment très drôles, mais plus les deux enquêtes parallèles avancent, plus on découvre un monde assez malsain, dans lequel les nobles d’en haut n’ont vraiment pas grand chose à faire de ce qui peut bien arriver à ceux d’en bas, même quand ça implique des enlèvements et des meurtres. Sans parler des gens qui se droguent avec des morceaux de créatures fantastiques et des orphelines prostituées pour le plaisir de vieux riches. Youpi.

L’humour est d’ailleurs par moment un peu de trop. J’avoue que je commençais un peu à me lasser vers la fin, mais c’est surtout que ça casse le dramatique de certaines scènes. Sans trop spoiler, à un certain moment du livre, les 3 protagonistes sont en mauvaise posture et finissent dans un sale état, sans parler de leur découverte macabre. Comment réagissent-ils ? Eh bien pas différemment que dans leur habitude, en prenant la chose à la légère et en allant rendre visite à la mère de l’un d’eux.

Je n’ai pas grand chose à dire à propos des personnages. Les trois protagonistes sont plutôt attachants, et surtout ils ont chacun une manière particulière de parler, ce qui est très appréciable. L’antagoniste et l’identité du spadassinge (le quatrième mousquetaire) se devinent assez vite, mais ce n’est pas très gênant. J’ai davantage apprécié Korn, l’enquêteur chargé d’élucider le mystère des marie-morganes échouées (au passage, ambiance bretonne également), un enquêteur averti qui doit finalement se coltiner les trois jeunots en mal d’aventures, ainsi que Alessa, une demoiselle en détresse pas si en détresse dans un monde qui tient les femmes pour des pots de fleurs.

Pour finir sur l’intrigue : plusieurs éléments sont assez prédictibles dans leur ensemble, ce qui ne gâche rien au roman, et puis ça donne plus d’impact aux quelques surprises.

Bilan

Même si je doute de relire ce roman, j’ai passé un agréable moment en compagnie de ces trois anti-héros et de leurs compagnons d’infortune, d’autant que le roman est très court. De l’humour, des personnages un peu maladroits mais attachants, une plume qui se prête parfaitement à ce mélange de cape et d’épée et de burlesque, sans oublier une certaine critique sociétale. Pas un coup de cœur, donc, mais quand même une bonne lecture^^

Et ailleurs, qu’en pense-t-on ?

6 réflexions sur “Les Chevaliers du Tintamarre, Raphaël Bardas

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