Je suis ta nuit, Loïc Le Borgne

Je suis ta nuit

Auteur : Loïc le Borgne, Français

One shot, Fantastique/Epouvante

2008, Editions Intervista

2010, Editions Le Livre de Poche

2020, Editions Actu SF

Illustration de la présente édition par Cindy Canévet

TW : cadavres mutilés, blessures, mentions de suicides, spoil (surligner) : mentions de viols

Été 1980, dans un village de Bretagne… Ils sont six copains, inséparables, rêvant à Star Wars, Goldorak et aux filles. Lors d’une partie de casse-bouteilles, ils découvrent le cadavre mutilé d’un vagabond.
C’est le début d’une cascade d’évènements terrifiants, mystérieux, dont les enfants sont l’épicentre. La peur s’installe dans le village et peu à peu, la bande comprend qu’une force maléfique rôde et qu’elle cherche à les détruire. Le Mal est-il de retour?

Mon avis

Avant de commencer, une petite remise en contexte :

J’ai acheté ce livre à l’occasion de la GrosseOp 2021. Je me rappelais vaguement que les chroniques lues à l’époque de la sortie chez Actu SF m’avaient intriguée, mais je ne me rappelais plus du tout de quoi ça parlait. J’avais plus ou moins retenu que c’était censé être orienté jeunesse, avec un côté à la Stranger Things. Donc, avant d’aller plus loin : certaines scènes et thématiques sont ultra glauques, ne faites pas lire ce livre à n’importe qui.

Edit : Petite précision. L’éditeur ne présente absolument pas ce livre comme du jeunesse, mais je l’avais vu indiqué comme tel sur plusieurs avis et surtout par des plateformes de lecture ( sur Babelio et Livraddict, le roman est tagué comme littérature jeunesse), d’où la méprise.

Cette histoire est racontée à la première personne par le narrateur adulte, qui relate les évènements de son enfance à son fils, afin de l’aider à surmonter le traumatisme causé par le suicide de son amie (yep, c’est joyeux). En fait, quand il était jeune, il a vécu un été particulièrement horrible, pendant lequel il a vu plusieurs cadavres, frôlé la mort, et perdu plusieurs amis. Il nous raconte que ces crimes ont été commis par Le Bonhomme la Nuit, un être surnaturel, mais compte tenu du traumatisme qui en a résulté ainsi que de l’origine de ce Croque-Mitaine… dans quelle mesure peut-on faire confiance aux souvenirs du narrateur ? Pour le coup, on est dans du vrai Fantastique, car à fin, un doute persiste. Est-ce qu’il y a vraiment du surnaturel dans cette histoire ?

Le déroulé de l’histoire est relativement classique (difficile de ne pas penser au Ca de Stephen King), avec les enfants qui sont confrontés à divers moments effrayants et/ou choquants sans pouvoir compter sur l’intervention des adultes. Le roman en lui même ne fait pas spécialement peur, mais on se met facilement à la place des enfants et de l’horreur qu’eux-mêmes peuvent ressentir. Les gamins eux-mêmes sont plutôt attachants, mais ne détonnent pas trop des romans du genre. Par contre, les multiples références à la pop culture sont trop nombreuses à mon goût, et souvent insérées de façon pas forcément naturelle. Ce qui est dommage, car la pop culture a une certaine importance à la fin.

Concernant la fin, d’ailleurs (pas de panique, pas de spoil). Il y a des indices tout le long du livre : des questions irrésolues, des explications curieuses, ce genre de choses. Et malgré ça, je n’ai pas du tout vu venir la fin, que je trouve vraiment bien vue et qui remet en perspectives pas mal de choses dans le roman. Sans cette fin, le déroulé est sympa sans plus. Avec cette lecture des évènements en tête, en revanche… Je regrette juste que les explications soient aussi explicites, je crois que j’aurais préféré un peu plus de subtilité sur le « message », qui reste particulièrement fort.

Bilan

Bien apprécié ce roman, le suspense fonctionne bien et on a vraiment envie de savoir comment tout ça va finir. Par contre attention, même si les personnages sont des enfants, je le conseillerais pour un public un minimum averti vu les TW.

Et ailleurs, qu’en pense-t-on ?

8 réflexions sur “Je suis ta nuit, Loïc Le Borgne

    • Je l’ai vu plusieurs fois noté comme du jeunesse, oui, du coup je m’attendais vraiment à quelque chose de soft. Par contre je n’ai effectivement pas pensé à aller voir du côté de l’éditeur, je vais aller vérifier !

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    • Du coup, effectivement, l’éditeur ne le mentionne absolument pas comme du jeunesse, la méprise vient uniquement de plusieurs avis que j’ai pu lire. Et ça vient surtout du fait qu’il est estampillé jeunesse sur Babelio et Livraddict… J’ai donc apporté une précision dans la chronique et modifié un peu la conclusion. Merci à toi pour ton com !

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  1. Tout a fait d’accord avec la prescription. J’en avais parlé aussi à l’epoque dans ma chronique, je suis contente de voir que je ne suis pas la seule que ça a marqué ! En fait ActuSF ce n’est pas sa première édition, il était déjà paru il y a quelques années et c’est à ce moment là qu’il avait été présenté comme jeunesse. Certains avaient pas dû tout comprendre et c’est tant mieux, les pauvres !

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  2. Nos avis se rejoignent beaucoup et je suis toujours aussi frustrée : comment « vendre » ce livre sans le spoiler, alors que tout le nœud du message se trouve dans la résolution finale ?! Comme toi, j’ai beau reconnaître a posteriori qu’il y avait des indices disséminés au fil du roman, je n’avais pas vu venir cette fin et me suis pris une baffe ! Je crois même me souvenir que mon avis était assez mitigé ( « c’est sympa, mais pas si effrayant, alors pourquoi un tel suspense ? » ) jusqu’à ce que le dévoilement me le fasse revoir d’un œil nouveau ^^

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    • C’est ça. En cours de la lecture, je me disais, « ouais, bon, c’est un petit fantastique sympa, sans plus », et à la fin j’avais presque envie de relire depuis le début pour voir les indices que j’avais loupés^^

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