Le Destin du Dernier Monde T1 : Le sang du Soleil, Charles Brasseur

Le Sang du Soleil

T1/? Le Destin du Dernier Monde

High Fantasy

Auteur : Charles Brasseur, Belge

2021, Auto-édition

TW : morts, flammes

Cette chronique est rédigée dans le cadre d’un Service-Presse. Je remercie l’auteur de m’avoir accordé son intérêt et sa confiance.

« La Vengeance a tissé cet Univers. Elle en fait plier toutes les lois, qu’elles soient physiques ou magiques, qu’elles soient mortelles ou divines. Et elle exige de nouveaux champions. Qu’ils y résistent, tant qu’ils peuvent, ils demeureront la proie de sa rage infinie ! »

Un évènement sanglant lacère le Dernier Monde et ravive les braises laissées par les précédentes guerres. Les tensions s’exacerbent, la confiance s’érode et l’ombre s’étend.

Un seigneur du feu tourmenté et sans avenir, une paria curieuse en quête de son passé et un paladin indécis sur sa place dans le présent. Trois vies jetées en pâture à la rage d’un monde qui réouvre de vieilles cicatrices. Trois destins liés à celui du Dernier Monde.

Univers

La High Fantasy est sans aucun doute mon genre de prédilection, avec ses univers secondaires étoffés, ses systèmes de magie, son bestiaire humanoïde ou animal… Dans l’écriture de mes romans, c’est d’ailleurs le worldbuilding qui m’éclate le plus. Autant dire que quand on me présente un cycle de High Fantasy, le premier point qui va m’intéresser, c’est son univers.

Et dans Le Destin du Dernier Monde, il est bien au rendez-vous, mêlant classique et originalité. On y rencontre différentes espèces « humanoïdes », allant des habituels Humains et Nains, aux moins courants dragoniens (qu’on rencontre plus habituellement dans les mangas) et aux drohis, des créatures humanoïdes mais dotées d’apparences et de particularités animales. (Celleux qui me connaissent savent que je ne peux qu’adorer les drohis :3) Ajoutez à cela les Flamsang, des humains (je crois) capables de maîtriser une magie du Feu particulière, un Feu hérité du Soleil. On a aussi quelques animaux sympa, une ou deux autres espèces humanoïdes, des divinités en arrière plan, bref, de quoi proposer une belle variété. Cette variété se voit aussi au niveau de la magie, avec plusieurs magies de feu avec des caractéristiques différentes, et des magies élémentaires ou liées à la Lumière, avec l’ordre des Paladins. Mention spéciale aussi aux Sylphes, qui ne sont pas tout à fait des êtres divins, mais pas loin. Je ne vois spoile pas, mais j’aime beaucoup leurs particularités physiques.

Par contre, si l’Univers est vraiment riche et intéressant, j’ai regretté des passages trop explicatifs pour en introduire les éléments. Mais j’y reviendrai plus en profondeur dans la partie dédiée à la narration.

Intrigue et personnages

Ce premier tome est divisé en quatre parties, les trois premières étant chacune dédiée à la présentation de trois personnages et de leurs arcs narratifs, la quatrième étant plutôt consacrée à la résolution de l’intrigue de ce tome.

Nous avons donc Pyrrön, héritier des Flamsangs, des êtres capables de maîtriser le Feu Solaire et dotées d’une place de choix dans la « hiérarchie des espèces ». Si jusqu’ici il avait une vie plutôt facile et agréable, celle-ci sera bien entendu chamboulée par une nuit tragique, si bien que la vengeance ne sera plus que son unique horizon. Je ne suis pas forcément fan de ce personnage, mais je me doute bien qu’il va évoluer, et puis ce type de persos reste assez rare dans la High Fantasy.

Néïsse, une drow (une humaine avec du sang de drohis) dont la mère a disparu quand elle était enfant, et qui ne se rappelle plus vraiment des circonstances de cette perte. Les drohis, considérés comme des démons, et les drows, n’ont pas le droit de se servir de la magie, car ils ont tendance à se laisser aller à des rages meurtrières quand ils le font. Evidemment, Néïsse est fascinée par la magie, et la sienne se révèle en plus assez étrange. Elle sera finalement obligée de fuir, tandis que les éléments de son passé reviennent à la surface. Néïsse est incontestablement mon personnage préféré : malgré tout ce qu’elle a subi, elle reste gentille, ne succombe jamais à un quelconque désir de vengeance, et garde confiance en les autres. Tout l’opposée de Pyrrhön.

Pour finir avec le trio principal, Galaad, un Paladin qui ne se retrouve pas dans la philosophie de son Ordre, entièrement tournée vers le combat et l’honneur. Son arc est sans doute le moins intéressant, car moins étoffé que celui des deux autres, et il est absent du climax. Je n’ai pas trop d’avis sur lui pour le moment, à voir dans les prochains.

L’intrigue donc sera un mélange de quête de vengeance et de vérité, avec des ennemis visibles qui veulent récupérer le pouvoir, et un ennemi invisible qui semble manipuler les antagonistes pour ses propres desseins. J’aime bien cet aspect, cela donne envie de lire la suite pour savoir exactement ce qu’il se cache derrière tout ça.

Globalement, les personnages sont plutôt intéressants, avec des objectifs définis et différents les uns des autres, mais j’ai eu du mal à m’attacher à eux ou à ressentir de l’empathie pour ce qui leur arrive. Je pense que ça ne gênera pas tout le monde, mais il m’a manqué des parties plus introspectives, plus tournées sur l’état émotionnel des personnages, pour que vraiment je m’attache à eux.

Style et Narration

J’ai vraiment bien aimé l’univers, et si les personnages et l’intrigue n’en sont qu’à leur début, ça attire suffisamment l’intérêt pour avoir envie de découvrir la suite. Malheureusement, j’ai moins adhéré à la forme.

Côté corrections, même s’il reste un certain nombre de coquilles, ça ne m’a pas tellement gênée à la lecture, et je n’ai buté sur des tournures de phrases ou des passages peu clairs. Sur ce point, le travail de correction semble avoir été fait avec sérieux.

J’ai plus de mal avec la structure même du roman : ce n’est pas un problème de qualité ici, mais plus lié à mes goûts personnels.

Premier point, je trouve que l’Univers n’est pas toujours facile à appréhender. On a parfois plusieurs pages d’explications et/ou de descriptions, sans qu’on ne puisse les attacher à quelque chose de concret, ce qui a gêné mon immersion et mon intégration des éléments de l’Univers. J’aurais préféré une dilution de ces éléments au fil des besoins du récit, avec peut-être moins de détails « encyclopédiques ». J’ai aussi eu du mal au début avec les Flamsang, dont les noms se terminent obligatoirement par « rön », et très vite je n’avais aucune idée de qui on parlait (bon, comme on suit un Flamsang en particulier, ce problème n’est pas présent longtemps, certes, mais du coup j’ai eu du mal au début à entrer dans le récit).

L’autre point, c’est la structure en 3 parties pour introduire les personnages. Là encore, c’est lié à mes goûts personnels : j’aurais préféré une narration croisée des trois personnages, plutôt que des blocs. Comme les 3 arcs sont en partie liés, ça m’a donné une impression de redite à certains moments, et ça sépare complètement les arcs au lieu de les entremêler, du coup.

Bilan

Bien que ce premier tome ne soit pas parfait (et c’est pas grave), il a un vrai potentiel, en particulier dans son univers et ses thématiques, et une intrigue qui me donne envie d’en savoir plus, malgré une narration qui pêche dans son rythme et son immersion. En ce qui me concerne, je lirai sans doute la suite quand elle sortira.

Et ailleurs, qu’en pense-t-on ?

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