Le chat qui voulait sauver les livres, Sôsuke Natsukawa

Le chat qui voulait sauver les livres

Auteur : Sôsuke Natsukawa, Japonais

One Shot Fantastique

VO : 2017 ; VF : NiL éditions, 2022

Couverture : Manon Bucciarelli

Traduction : Mathilde Tamae-Bouhon

Rintarô Natsuki, lycéen flegmatique, est sur le point de fermer la librairie héritée de son grand-père quand il reçoit une visite inattendue. Au milieu des livres, il découvre un gros chat brun tigré, un chat qui parle ! Et ce félin exprime une requête plutôt inhabituelle : il demande – ou plutôt exige – l’aide de l’adolescent pour aller sauver des livres.
Le monde serait en effet peuplé de livres solitaires, non lus et mal aimés que le chat et Rintarô se doivent de libérer de leurs propriétaires négligents.
Le duo atypique se lance alors dans une quête périlleuse au coeur de labyrinthes extraordinaires…

Mon avis

Il est rare que j’achète un livre d’après sa couverture, mais j’avoue que quand je suis tombée dessus dans les rayonnages de la librairie, il n’a pas fallu longtemps pour que je l’ajoute sur ma pile : un chat ? des livres ? par un auteur japonais ? avec une jolie couverture ? Evidemment que ça m’intéresse !

Le roman s’avère une sorte de conte fantastique contemporain : après la mort de son grand-père, propriétaire d’une librairie, le jeune Rintarô Natsuki se voit confronté par un chat parlant à quelques défis liés à la consommation de livres. C’est d’ailleurs l’un des premiers points sur lesquels j’ai achoppé : passée l’introduction, le livre est construit quatre fois sur le même rythme. Le chat arrive, demande à Rintarô de l’accompagner dans le labyrinthe derrière la librairie, ils affrontent des personnes qui consomment les livres au lieu de les apprécier, puis ils rentrent à la maison, pour repartir sur la même lancée dans le chapitre suivant. Les situations en elles-mêmes sont intéressantes, caricatures de vrais modèles de lecteurs ou d’éditeurs, ce qui nous amène à réfléchir sur notre propre façon de lire, mais voilà, ça fait un enchaînement plutôt monotone en définitive.

Et ça m’a paru d’autant plus monotone que le livre est dénué d’émotions, les personnages de profondeur, en particulier Rintarô. J’aime les personnages introvertis, je lui suis moi-même, et je veux bien supposer qu’il soit en dépression après la mort de son grand-père, mais il m’a paru plus une coquille vide qu’autre chose. Par contraste, le chat semble le personnage le plus vivant, et j’ai beaucoup aimé ses échanges avec les autres personnages, drôles et un peu acerbes.

Derniers points – mais c’est peut-être une interprétation de ma part – j’ai eu l’impression que le roman était un peu à charge contre les littératures populaires, y compris les mangas, via certaines phrases sur la librairie du grand-père. Je n’ai rien contre les classiques, hein, mais bon, si on pouvait éviter de taper sur le populaire au passage… Par ailleurs, si l’on rencontre certains profils particuliers de lecteurs ou d’éditeurs (plus un profil particulier avec le boss final), on ne parle jamais des auteurices. On mentionne quelques titres de classiques, mais ça s’arrête là, à se demander si les livres n’éclosent pas tout seuls comme des fleurs… Bref, je trouve ça un peu dommage.

Beaucoup de points qui ne m’ont pas forcément plu, mais sur la globalité, c’est agréable à lire, écrit dans un style simple, presque épuré, qui va droit au but, et qui à le mérite de nous interroger sur certaines habitudes de lecture.

Bilan

On dit qu’il ne faut pas juger un livre à sa couverture, et dans mon cas, la magie du texte n’a effectivement pas réellement pris sur moi, en dépit de la splendide couverture. Le roman reste agréable à lire, je n’ai pas passé un mauvais moment… mais je suis restée sur ma faim.

Et ailleurs, qu’en pense-t-on ?

11 réflexions sur “Le chat qui voulait sauver les livres, Sôsuke Natsukawa

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