Le cri des Chimères, Marine Sivan

Le cri des chimères

Autrice : Marine Sivan, Française

One-shot, Post-apo Jeunesse

2023, Editions Critic (Coll Déclic)

Illustration : Vincent Roché

Diversité : pp hémophile, personnages d’origines diverses

Au coeur d’une Terre en ruines, un gigantesque Maelström a pris forme et laisse échapper de monstrueuses hybridations mi-animales mi-végétales, que les derniers humains nomment Chimères.
Au milieu du chaos, deux jeunes tentent de survivre suite à la mort de leur mère. Charlie oscille entre révolte et défiance face à ces abominations qui ressemblent au châtiment d’une espèce humaine négligente. Pourtant, sa petite soeur, lumineuse et déterminée, porte un regard différent sur les Chimères. Bien décidée à les comprendre, elle va développer un étrange lien avec elles, au péril de sa vie…

Dans ce monde dévasté, envahi de créatures menaçantes et de survivants aux motivations parfois douteuses, qui est la victime, et qui est le bourreau ? Et surtout, d’où vient le véritable danger ?

Mon avis

Je suis fan de Fantasy, j’aime beaucoup le Fantastique et l’Horreur, mais j’ai tendance à freiner des coussinets quand il s’agit de Science-Fiction. Ce n’est pas que ça ne m’intéresse pas, mais à l’exception du space-opera, j’en ressors souvent avec le cafard. Mais pour le roman qui nous intéresse aujourd’hui, il y a des créatures dedans. Et les personnes qui me connaissent savent que je ne résiste pas aux créatures, surtout que les présentes Chimères promettaient d’être intéressantes.

L’intrigue prend place sur notre Terre dévastée : en réponse au réchauffement climatique et autres interventions humaines, des hybrides d’animaux et de végétaux répandent le chaos et la mort (vous le sentez, le cafard ?). Les survivants se débrouillent comme ils le peuvent, devant à la fois se protéger des Chimères et des humains. Comme toujours, le postapo fait ressortir ce qu’il y a de mieux dans l’humanité *ironie inside*.

Et peut-être sans ironie, à vrai dire.

Bien que l’univers soit effectivement emprunt de désolation et de deshumanisation, postapo oblige, ce n’est pas le point de mire du roman, au contraire. Solidarité, compassion, résilience, pardon… sont les émotions qui m’ont le plus touchée, sans que je ne puisse trop en révéler au risque de divulgâcher. Au-delà des thématiques environnementales ( dont le traitement m’a un peu rappelé Mononoke Hime, d’ailleurs, tout en ayant sa personnalité propre), le roman nous propose aussi des thématiques humaines : les jeunes sont en quête de leurs racines, on parle un peu de culture (au sens identitaire), de mémoire, de deuil, de maladie, de discriminations et de privilèges, d’affirmation de soi… sans que ces thématiques ne soient traitées de façon trop lourdes, elles alimentent surtout le fond de l’histoire et des personnages. Lesquels sont attachants, en particulier la petite Prune, bourrée d’empathie à la fois pour les humains et les chimères, mais j’ai aussi beaucoup aimé la complexité de Charlie.

Le traitement des Chimères était un peu ma crainte, mais j’ai vite été rassurée en comprenant vers quoi l’intrigue se dirigeait. On les voit assez peu, préservant notre fascination à leur égard, mais elles sont très chouettes et plutôt originales. L’intrigue offre assez peu de surprise une fois qu’on a deviné le message, mais ce n’est pas dérangeant. Le roman donne aussi la part belle au merveilleux, et ça, je pense qu’on en a besoin en ce moment, qu’on soit jeune (puisque la nouvelle collection Déclic vise la jeunesse), ou un peu moins jeune.

Bilan

Si Le cri des Chimères relève bel et bien du post-apo, avec des humains pas toujours très… humains, ce que j’en retiens c’est finalement l’espoir et la bienveillance. Les créatures et personnages sont chouettes, les thématiques abordées de façon intéressante, on ne s’ennuie pas sans que ce soit trop rapide, et surtout, de l’émotion et du merveilleux dans ce monde de brutes.

Et ailleurs, qu’en pense-t-on ?

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