L’héritage de l’esprit-roi, Claire Krust

L’héritage de l’esprit-roi

Autrice : Claire Krust, Française

2022, Editions Actu SF (coll Bad Wolf)

Fantasy d’inspiration japonaise

Illustration : Zariel

Shinya est l’onmyoji impérial. Maniant l’illusion et la divination, il est le garant de l’équilibre entre le monde des humains et celui des esprits, à la fois protecteur, juge et bourreau. Quand la fiancée de l’empereur est victime d’une étrange malédiction, c’est à lui de mener l’enquête. Shinya se lance sur les traces du coupable, mais celles-ci semblent conduire tout droit vers un lieu de son propre passé, qu’il pensait oublié…
D’où vient la longévité extraordinaire de Shinya et la marque noire qui apparaît parfois sur son front ? Quel prix l’onmyoji est-il prêt à payer pour maintenir l’équilibre ?

Mon avis

Contrairement à mon habitude, je vais vous partager mon ressenti global avant d’aller dans le détail : même si plusieurs points m’ont manqué pour que j’accroche tout à fait à cette lecture, je l’ai quand même trouvée sympathique dans son ensemble. On retrouve bien ce que la couverture et le résumé promettent, un univers d’inspiration japonaise relativement fourni, de la magie, des yokai, du mystère… La plume est simple, mais elle convient bien à l’atmosphère un peu contemplative du roman.

Concernant le premier point, il provient en partie de mes attentes et de mes références. J’ai un intérêt particulier pour les créatures de l’Imaginaire, ce qui inclue les Yokai, je suis grande consommatrice de mangas et d’anime, et je n’ai aucun doute sur le fait que l’autrice est passionnée par ce type d’univers, on sent vraiment son amour pour le Japon mythologique dans ce roman. Sauf que du coup, comme on a très probablement les mêmes références, j’ai trouvé l’univers pas très original et manquant d’épaisseur. Il y a une accumulation de termes spécifiques, mais qui finalement servent surtout à nous dire dans quel type d’univers nous nous trouvons, j’ai trouvé que ça manquait d’immersion. Dans la même veine, j’ai un peu tiqué sur les références à Mononoke Hime, entre le nom du loup (Moro dans Mononoke / Moryo ici) ou la malédiction tentaculaire. Alors, j’adore Mononoke Hime, c’est même le film de Miyazaki que je préfère, mais je n’ai pas pu m’empêcher de faire certaines comparaisons, pas forcément en faveur du roman.

Ensuite, parlons des thématiques. J’ai bien apprécié le début du roman, avec une esquisse de thématiques féministes (violences conjugales, nécessité d’un héritier pour poursuivre la lignée, masculinité toxique…), et je m’attendais à ce que ce soit réutilisé plus tard, d’autant que le protagoniste Shinya sera par la suite épaulé par une rivale féminine. Mais non, les thématiques sont esquissées, mais pas réellement utilisées dans les relations ou les évolutions des personnages, il n’y a pas de véritable aboutissement de ces thématiques. Après, ce n’est pas l’objectif du roman, mais quitte à les introduire, j’aurais aimé qu’on les explore un peu.

D’ailleurs, je n’ai pas réussi à m’attacher auxdits personnages et même à réellement m’intéresser à eux. Pour commencer, le roman est découpé avec des passages qui se déroulent dans le présent du roman (mais écrits au passé de narration), et des passages flash-back pour explorer le passé de Shinya, un procédé que j’aime beaucoup sur le principe. Seulement, certains de ces passages flash-back (je pense à un en particulier), ruinent un peu l’effet de surprise par leur timing, et donc l’implication émotionnelle que j’aurais pu ressentir à certains évènements. Les relations entre les personnages, leurs dialogues, leurs interactions, ont aussi manqué d’émotion à mon goût, de sorte que je n’ai, là encore, pas réussi à m’impliquer.

Concernant l’intrigue, je l’ai trouvé relativement simple en définitive, mais j’ai bien aimé la façon dont elle est amenée. Le roman nous dirige un peu sur une fausse piste, on a des informations par petites touches pour nous inciter à commencer le puzzle, du coup j’ai bien aimé la suivre.

Bilan

Un roman globalement sympathique dans lequel je ne me suis cependant immergée qu’à moitié, ayant eu la sensation d’un manque d’épaisseur et d’émotions. Je pense toutefois qu’il peut représenter une porte d’entrée vers ce type d’univers pour les lecteurices qui n’y sont pas familiers.

Et ailleurs, qu’en pense-t-on ?

3 réflexions sur “L’héritage de l’esprit-roi, Claire Krust

  1. Pingback: Index : Oeuvres francophones (MAJ 30/07/2023) | L'Imaginaerum de Symphonie

  2. Je comprends ton avis car il m’a manqué également un peu d’implication émotionnelle sur l’ensemble du récit. Néanmoins, n’étant pas une experte dans ce genre de mythologie et de fantasy, j’ai davantage apprécié l’immersion dans cet univers (même s’il aurait pu être approfondi par moment et qu’il rappelle souvent certains Miyazaki). Pas un coup de coeur pour moi non plus, mais une lecture très sympathique.

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    • Je pense qu’au niveau de l’univers, c’est intéressant justement si tu n’es pas familier avec l’inspiration japonaise, ça peut même encourager à approfondir de son côté avec d’autres découvertes.

      Après, pareil, ça n’a pas été non plus une déception, ça restait une lecture sympa.

      Aimé par 1 personne

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