Steel Crow Saga, Paul Krueger (VO)

steel crow saga

Steel Crows Saga est un one-shot de Fantasy Epique écrite par l’auteur Philipino-américain Paul Krueger, publié en 2019 par la ME anglophone Del Rey Books. Ce livre ne dispose pas (encore ?) de traduction en français.

Four destinies collide in a unique fantasy world of war and wonders, where empire is won with enchanted steel and magical animal companions fight alongside their masters in battle.

Quatre destinées se rencontrent dans un monde de Fantasy unique mêlant guerre et merveilles, où un empire se gagne avec de l’acier enchanté et où des créatures fantastiques se battent aux côtés de leurs maîtres.

(résumé maison qui vaut ce qu’il vaut^^)

Normalement, j’évite de partager des chroniques de livres non traduits. Déjà parce qu’il y a des blogs plus spécialisés dans les romans VO, ensuite parce que je pars du principe que ce sont des francophones qui viennent ici, et que la plupart lisent en français. Et aussi parce que je lis plus lentement en anglais, donc flemme^^

Mais je suis tombée par hasard sur le résumé de ce livre, qui parle d’un mixte entre Pokémon et Avatar le dernier maître de l’air. Or, j’adore les deux licences, et puis le résumé présentait quelques similitudes avec mes propres romans, donc j’étais évidemment curieuse d’en lire plus 🙂 (Et il y a un petit côté Fullmetal Alchemist en prime. Que du bon !)

 

Univers

 

Steel Crows Saga propose une atmosphère très asiatique, puisque les cinq nations présentées sont directement inspirées de nations de notre monde. On retrouve ainsi Tomoda (Japon), Shang (Chine), les îles Sanbu (Philippines), Jeongson (Corée) et Dahali (Inde). C’est assez subtil, puisque ça apparaît surtout dans les vêtements et les plats, par exemple (je ne m’y connais pas assez dans les coutumes de ces pays pour savoir si celles du livre en sont inspirées).

Par contre, oubliez les samuraï. Le monde est plutôt moderne, puisque les personnages s’affrontent avec des armes à feu, voyagent en train ou en voiture, ou peuvent aller au cinéma. Par contre, vous oubliez les téléphones portables et les ordinateurs. Donc ambiance plutôt XIXe début XXe.

Par contre, ils sont plus avancés que nous sur certains points, puisque l’homosexualité, la bisexualité, ou la transidentité ne posent aucun problème.

En revanche, racisme il y a, puisque les différentes nations ont pas mal de préjugés les unes sur les autres, surtout que l’histoire commence quelques années après la fin de la guerre entre Tomoda et les autres.

Cette inspiration asiatique assez fouillée est déjà très intéressante, mais en plus la magie est elle aussi très sympa. Il y a en fait 2 formes de magie, qui ont néanmoins des similitudes puisqu’elles consistent en des pactes.

La première, le metalpacting, est exclusive à Tomoda. Cette magie leur donne un lien privilégié avec les objets métalliques, notamment les armes à feu, puisque ce pacte leur permet une grande précision dans les tirs, par exemple. C’est tellement ancré dans leur culture qu’ils sont dirigés par un Steel Lord, que l’on pourrait traduire par « Seigneur d’Acier »

En revanche, les îles Sanbu et Shang utilisent le Shadepacting, qui est jugé comme une horreur par Tomoda : elle consiste en effet à faire un pacte avec un animal. Cet animal subira des modifications à cause du pacte (il pourra devenir géant, par exemple), et pourra être invoqué et révoqué à la guise de son maître, notamment pour servir d’arme. Pour Tomoda, qui voue un immense respect pour les animaux, le Shadepacting (Pacte d’ombre ?) est ainsi similaire à l’esclavage.  Néanmoins, c’est un peu plus complexe, puisque le pacte permet à l’animal d’exiger quelque chose de son maître, et le lien est avant tout basé sur le respect et la compréhension mutuelle (même si l’animal ne peut pas réellement désobéir à un ordre de son maître).

(Bon, à ce stade, mes béta-lectrices auront compris pourquoi je voulais lire ce roman^^).

 

Personnages

 

L’histoire est racontée via cinq points de vue différents, dont quatre principaux :

Tala est un sergent d’une vingtaine d’année dans l’armée de Sanbu, sous les ordres de la Générale Erega, liée au corbeau Beaky. Elle a perdu sa famille pendant la guerre contre Tomoda, autant dire qu’elle ne porte pas ses habitants dans son coeur. Elle est loyale, a un grand sens du devoir, mais traîne derrière elle une ou deux grosses casseroles qui auront d’importants impacts sur l’intrigue.

Jimuro est le prince héritier de Tomoda, retenu en otage par la Générale Erega après la guerre. Il est intelligent, réfléchi, gentil, et il a bien conscience que son peuple a besoin de lui pour avancer. Il a quand même quelques préjugés à combattre, d’autant que sa mère est morte pendant la guerre (pour être précise, c’était elle la Steel Lord qui a essayé de conquérir les autres nations, donc son assassinat a mis fin à la guerre, mais Jimuro était très jeune quand c’est arrivé, donc fatalement…).

Xiulan est une princesse de Shang (assez loin dans la succession, mais elle est bien décidée à gagner des places), et membre du Li Quan, un réseau d’enquêteurs. Elle est droite, a peu confiance en elle compte tenu des moqueries qu’elle a subie étant jeune, mais a une importante résolution. Elle est liée au rat blanc Kou.

Lee est une jeune voleuse du Jeongson, plutôt impertinente et attachée avant tout à sa propre survie.

 

Dimangan est le frère aîné de Tala. Et je n’en dirai pas plus.

Les quatre personnages sont vraiment attachants, chacun a son caractère, ses qualités et ses défauts, et leur évolution au fil du livre est à chaque fois plutôt crédible. En revanche, Xiulan et Lee n’ont pas tellement d’impact sur l’intrigue, qui tourne principalement autour de Tala et Jimuro.

 

Intrigue

 

Le prologue se situe une dizaine d’année avant le reste du roman, alors que Tomoda s’efforce de conquérir les autres nations, et notamment Sanbu. L’histoire commence réellement après la fin de la guerre.

Afin de faire revenir un climat de paix entre les cinq nations, la générale Erega estime préférable de rentre le prince Jimuro a son pays, comptant sur son intelligence et sa droiture pour que Tomoda bride ses désirs de conquêtes. Pour cela, elle donne l’ordre à Tala et sa section d’escorter Jimuro jusqu’à Tomoda. Ils essuieront cependant une attaque qui mettra un peu d’animation dans leur voyage.

La princesse Xiulan espère bien gagner des places dans l’ordre de succession en « offrant » à son père, l’Empereur de Shang, le prince Jimuro. N’ayant que peu d’alliés, elle se fera néanmoins aider par la voleuse Lee.

Les deux groupes sont très attachants, et on a envie de voir tout le monde atteindre son but. Sauf que les deux ont des motivations qui s’opposent, donc on attend la confrontation avec un certain « déchirement ». Mais comme je le disais, Xiulan et Lee n’ont finalement que peu d’impact sur l’intrigue, si elles n’avaient pas été là, je ne pense pas que le déroulement aurait été si différent, ce qui est le principal reproche que je ferai à ce roman. Ça, et l’antagoniste qui est trop en retrait, et relève presque plus de la péripétie que du danger sérieux.

 

Style

 

Le niveau d’anglais n’est pas très élevé, donc le roman reste accessible même si vous n’êtes pas bilingue. Le style est assez rythmé sans être nerveux, je n’ai pas vraiment trouvé de longueurs. Les passages descriptifs ou introspectifs sont bien dosés. Même les romances sont bien gérées, mignonnes sans jamais prendre le pas sur l’intrigue, et je les ai trouvées crédibles.

 

Bilan

 

C’est suffisamment rare pour le signaler, mais j’ai eu un coup de cœur sur ce livre (yep, ça m’arrive :3). Déjà parce que ses thématiques et ses inspirations me fascinent (et au final, il ne ressemble pas à mes romans, même si le Shadepacting a quelques points communs avec la magie de mes sorciers). L’univers est fouillé, réaliste, et original, dans le sens où les romans Fantasy inspirés des pays asiatiques sont finalement peu nombreux. Les personnages sont attachants, c’est fun, il y a de l’émotion, de la géopolitique, du mystère… Les animaux mis en scène sont relativement peu communs en Fantasy.  Le roman a aussi un côté très visuel, et plus qu’une traduction française, j’avoue que j’adorerais un anime inspiré de ce livre^^

 

Et ailleurs, qu’en pense-t-on ? (Critiques VO)

13 réflexions sur “Steel Crow Saga, Paul Krueger (VO)

  1. Genre, on ne se doutait pas que tu aurais un coup de coeur. 😛
    J’avoue que personnellement, l’accroche de la couverture me fait soupirer. Pas à cause des licences citées, mais parce qu’il y avait visiblement besoin de dire que ça se situe entre Machin et Truc. Dommage. :/

    Aimé par 1 personne

    • Surtout que les ressemblances avec Avatar et Pokémon sont finalement pas si évidentes (c’est comme si on disait que le Hobbit et Harry Potter c’est pareil parce que y’a des dragons dedans). Et j’imagine que ça pourrait décourager certains lecteurs.

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