Alana et l’enfant vampire, Cordélia

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Alana et l’Enfant Vampire est un one-shot d’Urban Fantasy à destination de la jeunesse, écrit par l’autrice et youtubeuse française Cordélia. Il est paru en 2020 aux éditions Scrinéo.

Alana en a marre.
Ses parents et sa sœur sont encore partis gérer des conflits vampiriques sans elle !
Heureusement, sa meilleure copine Oli est là pour lui changer les idées : elle est persuadée que Joâo, le nouvel élève de leur classe, est un vampire !
Se pourrait-il qu’elle ait raison ? Et s’il leur révélait quelque chose d’encore plus terrible ?
Pour Alana, c’est l’occasion de prouver à sa famille qu’elle est capable de mener à bien une mission, malgré ses douleurs musculaire
s.

De quoi ça parle ?

Bien que la majeure partie de la population l’ignore, les vampires font partie intégrante de la société. Et grâce aux Médiateurs, chargés du lien entre les 2, ça se passe plutôt bien (et les Médiateurs peuvent recourir à la force si nécessaire).

Alana, jeune fille de 13 ans, est fille de Médiateurs, et sa soeur aînée n’en est pas à sa première mission. Sauf qu’Alana est mise à l’écart, à cause de sa fragilité et des douleurs d’origine inconnue qui lui pourrissent la vie.

Alors que ses parents sont absents, elle va cependant avoir l’occasion de faire ses preuves : saon meilleur’e ami’e est persuadae que le petit nouveau de la classe est un vampire (ce qui est rigoureusement interdit, à la fois par les Médiateurs et par les vampires). Le pauvre Joâo est donc doublement en danger. Et puis, qui a donc pu fabriquer un enfant vampire ?

Au delà de l’intrigue vampirique et de l’aventure, ce roman est aussi l’occasion de parler aux enfants de thèmes comme la maladie chronique ou l’exploration de son genre. 

Mon avis

Quand j’ai commencé ma lecture, j’avoue avoir eu un peu peur. Le style est vraiment axé jeunesse, assez simple et spontané, d’autant que l’histoire est racontée à la première personne. Le livre est par ailleurs assez court, l’intrigue linéaire et simple, ce qui convient bien à son public cible (le principal) mais pas forcément à un public plus âgé^^

Et pourtant !

Il n’a pas fallu longtemps pour que je me laisse embarquer. Malgré sa simplicité, l’intrigue reste efficace grâce à des personnages vraiment attachants, j’avais vraiment envie de les voir réussir. L’aspect vampirique n’est pas très présent, notamment le personnage Joâo qui est plus en retrait que Alana et Oli, lea meilleur’e ami’e de l’héroine (tout le monde devrait avoir saon Oli, ce personnage est adorable et un véritable soutien), mais bon, il ne s’agit pas non plus de donner des cauchemars à ses lecteurices. Néanmoins, c’est bien adapté à son public, donc pas de soucis. Il y a de l’aventure, du mystère, de l’humour, un peu de tension dans le climax… Tous les ingrédients sont réunis.

Et pour tout dire, j’ai eu un vrai coup de cœur pour ce livre, parce que j’aurais adoré le lire quand j’étais jeune (ouais, je suis une mamie !). Si je n’ai pas grand chose de spécial à dire concernant l’univers ou l’intrigue, on va s’arrêter deux minutes sur les personnages et la diversité.

Pour commencer, j’aime beaucoup la façon dont l’autrice a inséré de la diversité dans son roman, de façon très banale. La grande sœur a une petite amie ? Pas d’appui particulier, c’est « banal ». Lea meilleur’e ami’e s’interroge sur son genre ? Juste le temps de noter l’info, et on est repartis. Pas de Coming Out dramatique, pas de conflit, c’est léger, c’est frais, c’est normal. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé le personnage de Oli, et la façon dont ses questionnements sont abordés : iel ne sait pas encore trop de quel genre iel est, et c’est pas grave, iel a tout le temps de s’explorer et d’apprendre à se connaître. A côté de ces questionnements, l’autrice ne perd jamais de vue que c’est une histoire de vampires, et qu’on a un mystère à résoudre.

Et puis il y a Alana, et ses douleurs chroniques inexpliquées. Vous ne pouvez pas savoir à quel point je me suis reconnue dans ce personnage. Les remarques qu’elle se prend, les doutes qui s’infiltrent, l’auto-dépréciation, la lassitude, l’incapacité à se rendre compte que non, on n’est pas censé avoir mal tout le temps… J’étais particulièrement contente que ce soit Oli qui parle de douleurs chroniques pour la première fois, et pas Alana. Comment peut-on se rendre compte que ce qu’on ressent n’est pas normal, alors qu’on vit avec et qu’on a n’a pas de point de comparaison ? Quand j’avais l’âge d’Alana, plein de choses que je sais aujourd’hui être des symptômes… je pensais que c’était comme ça pour tout le monde, je pensais juste que j’étais juste trop sensible et trop faible, et que les gens n’en faisaient tout simplement pas cas alors que c’était pareil pour eux. Et dans le roman, Alana a bien intégré qu’elle était « fragile, maladroite, faignante… » etc, au point que bah, elle fait avec et c’est tout. Et globalement, j’ai beaucoup apprécié la représentation du handicap dans ce roman.

  • Alana est une jeune fille normale. Elle n’est pas au fond du trou en attendant qu’on lui redonne goût à la vie, elle ne développe pas non plus de sixième sens ou de don surnaturel pour compenser. Elle est une enfant « ordinaire », même si elle doit composer avec des douleurs que les autres n’ont pas, mais elle a ses joies, ses peines, ses défauts et ses qualités, ses échecs et ses réussites… comme tout le monde. Elle n’est ni pitoyable, ni une leçon de vie.
  • Le handicap et les douleurs ne sont pas au centre de l’histoire. C’est une histoire avec un personnage malade chronique, mais ce n’est pas une histoire SUR la maladie chronique. Ses problèmes font partie d’elle, ils jouent sur son appréciation d’elle-même et son rapport aux autres, sans parler des difficultés du quotidien (les remarques, l’incompréhension des proches et du personnel soignant, la lassitude qui fait qu’on arrête de se battre et qu’on endure en silence…) mais on n’en fait pas un drame. Cela fait partie du personnage, mais ce n’est pas un sujet.

Bilan

Même si je ne suis plus dans le lectorat cible, j’aurais adoré le lire quand j’étais ado, et je crois qu’une telle lecture m’aurait vraiment aidé à l’époque. Le roman est frais, léger, avec des personnages attachants, une diversité normalisée, et même s’il m’a paru un peu trop court et trop simple, surtout dans son climax, l’intrigue est très chouette à suivre.

Et ailleurs, qu’en pense-t-on ? 

6 réflexions sur “Alana et l’enfant vampire, Cordélia

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