Elisabeta, Rozenn Illiano

Couverture par Xavier Collette (Coliandre)

Elisabeta est le premier tome d’un dyptique d’Urban Fantasy, de l’autrice française Rozenn Illiano. Il est paru en 2017 en auto-édition.

« Le Cercle » désigne une société secrète cachée dans les ombres de l’Histoire depuis ses balbutiements, et fédère le peuple immortel que les humains nomment « vampires ». »

En France, Saraï est une jeune immortelle assignée à résidence depuis toujours ou presque. Elle a été jugée pour avoir manifesté un pouvoir parapsychique interdit, un don qu’on lui a retiré avant de la marier de force et de la contraindre à ne jamais quitter sa maison.
En Italie, Giovanna est une mortelle qui vit en compagnie d’un vampire, et dont elle est la seule source de sang. Elle non plus n’a pas eu le choix : née dans une famille proche du Cercle, elle a dû se soumettre à leur autorité et quitter sa petite vie toute tracée.

Jusqu’à ce jour de novembre 2014, quand une éclipse solaire se produit. Le phénomène réveille le don endormi de Saraï. Giovanna, quant à elle, est agressée dans sa propre maison par un immortel, qui lui donne de force la vie éternelle. Depuis, le Cercle les menace de mort, car il ne tolère pas les écarts de ce genre.

Grâce à son don, Saraï entend l’esprit d’une ancienne Reine immortelle, Elisabeta, dont l’âme est piégée à l’intérieur d’une poupée de porcelaine. Elisabeta a tout perdu : son pouvoir, son règne, son enfant et son amant. Réduite aujourd’hui à l’état de fantôme, elle accepte de venir en aide à Saraï qui veut se confronter au Cercle, quitte à le détruire.

Mon avis

Avant de dire ce que j’ai pensé du roman, quelques précisions sur mes goûts. Je ne suis pas très fan des vampires (ni des loups-garous. Team Zombies \o/). L’immortalité ne me fascine pas, et les vampires sont associés à la sexualité, qui ne m’intéresse pas.

Alors pourquoi lire un roman avec des vampires comme personnages centraux ? Tout simplement par curiosité, puisque je suis l’autrice sur les réseaux, j’avais envie de découvrir ses écrits. Et puis la couverture est trop belle.

Bref.

Pour commencer, l’univers est vraiment intéressant. L’histoire se passe dans notre monde, mais on suit exclusivement le côté « vampires » ou immortels, comme ils préfèrent s’appeler. On découvre alors un univers très hiérarchisé, anciennement monarchique, mais à présent gouverné par les Maîtres, sortes de ministres qui se sont arrogés le pouvoir suite à la disparition d’Elizabeta, la dernière reine légitime (car immortelle-née). Le Vatican est par ailleurs en étroite relation avec le Cercle.

Le milieu subit également un certain nombre de règles, par exemple les femmes sont obligées de se marier, la transformation de mortels et les sources de nourriture sont très encadrées, et les vampires possédant des pouvoirs sont dépossédés de ces derniers. C’est d’ailleurs le point de départ de l’intrigue, lorsque Saraï et d’autres immortels récupèrent leurs dons lors d’une éclipse. Il lui faut alors soit se cacher, soit se soumettre… soit agir.

Du côté des protagonistes, nous nous intéressons surtout à trois femmes, une immortelle-née, Elisabeta, et deux vampires « transformées », Giovanna et Saraï. Elisabeta est un personnage central par son importance, mais elle est incapable d’agir, enfermée dans une poupée. Elle est néanmoins la narratrice de quelques passages nous permettant d’en savoir plus sur le background de l’histoire. Quant à Giovanna et Saraï, le roman alterne entre leurs points de vue à la première personne (je ne raffole pas de la première personne, ni de la narration au présent, mais il s’agit juste de mes goûts).

Le roman, si je l’ai bien apprécié, n’est pas un coup de cœur, trop éloigné de mes goûts, puisqu’ici on est sur une intrigue « politique », dans la mesure où elle suit un coup d’état qui se prépare depuis des siècles, et qui voit son aboutissement pendant l’éclipse. J’ai trouvé par moment quelques longueurs, surtout au milieu, et j’avais cru que Saraï et Giovanna auraient plus d’importance dans ce coup d’état, mais elles arrivent en fait en cours de route, donc un certain nombre de choses avaient déjà été mises en place par d’autres personnages, bien avant qu’elles ne soient nées. Mais bon, ce n’est pas un soucis de qualité, c’est surtout que je préfère les récits épiques^^

Il y a quand même quelques points qui m’ont particulièrement plu. Déjà, le personnage de Saraï, qui souffrait d’une leucémie quand elle était humaine. J’avais un peu peur qu’on nous parle d’une guérison magique grâce à sa transformation, et c’est en fait plus compliqué que ça : la leucémie ne risque plus de la tuer, mais elle reste très fatigable et globalement plus fragile. Un vampire malade chronique ? J’adore ! Ensuite, il y a bien une petite romance, mais aucune scène de sexe.

Pour finir, la double fin : la première permet de lire le tome comme un one-shot, alors que la seconde annonce le tome suivant. J’ai trouvé l’idée plutôt intéressante, puisque l’auteur peut continuer ou non avec le tome 2 sans se retrouvé frustré.

Bilan

Même si le roman s’éloigne de mes goûts habituels, je l’ai bien apprécié. L’univers est assez original pour ce type d’histoires, de même que l’intrigue, qui parle de complots, de politique et d’émancipation. Le style de l’autrice colle bien au roman, et je salue le travail de correction qui a été effectué 🙂

Et ailleurs, qu’en pense-t-on ?

3 réflexions sur “Elisabeta, Rozenn Illiano

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