Meute, Karine Rennberg

Meute

Karine Rennberg, Française

One-Shot, Urban Fantasy

2022, Editions Actu SF

Diversité : pp gay, pp Noir/aroace/muet, pp avec un trouble post traumatique, ps handi et gay

TW : (listés plus en détails en fin de roman, donc je le mets en blanc, surlignez pour les voir) Rapport à la nourriture, mise à mort d’animaux, Violence, Stress Post traumatique, Expériences médicales, deuil, mention de fausse couche)

Roman atypique lycantrope, Meute suit les traces de Nathanaël, Val et Calame. Le premier est un loup-garou né de la violence et la solitude qui se débat au sein d’une meute qui ne lui convient pas. Le second est un humain à qui l’on a volé la voix. Quand le troisième entre dans leur vie bien malgré eux, des tensions s’installent et menacent de tout déchirer. Comment trouver son équilibre, dans un monde où les secondes chances n’existent pas?

Mon avis

Les vampires, c’est pas du tout mon truc, je n’ai jamais accroché à leur image « romantique ». Les loups-garous, ça dépend. Ceux qui mangent des gens, oui ! Ceux qui sont ténébreux, tyranniques, tout le temps à poils et qui vont séduire la jeune et jolie protagoniste… nope ! Et Meute se situe dans quelle catégorie, me direz-vous ? Eh bien ni l’une ni l’autre, c’est ça qui est intéressant (par contre, si vous voulez du sang, n’hésitez pas à lire Vertèbres de Morgane Caussarieu).

Mais bref, revenons à nos loupiots.

La première chose qui frappe à la lecture de Meute, c’est sa narration : l’autrice raconte cette histoire via les points de vue des trois personnages principaux, chacun à la deuxième personne du singulier. Et ce choix est particulièrement pertinent ici, très immersif, j’ai vraiment eu l’impression qu’on m’incluait dans la meute, ça aide vraiment à ressentir cette cohésion de groupe.

Les personnages sont assez atypiques également. On est loin des héros lumineux ou ténébreux, on a juste des individus qui ont vécu des choses horribles et/ou qui sont paumés, et qui cherchent à trouver leur place et à se construire en tant qu’eux-mêmes. Nat et Val, deux adultes amis depuis longtemps, sont très vite attachants, mais le plus marquant, c’est incontestablement Calame.

Calame est un enfant loup-garou dont va s’occuper Nat un peu à l’insu de son plein gré. Il ne parle pas, il a vécu des choses traumatisantes dont il garde de profondes séquelles à la fois physiques et mentales, et tout le récit va tourner autour de sa reconstruction très progressive. Et rien que pour les passages sous le point de vue de Calame valent la lecture. C’est un esprit atypique, extrêmement sensible à son environnent et aux actes et émotions des autres, méfiant mais adorable, qui pense en couleurs autant qu’en mots. C’est extrêmement touchant, triste aussi, et on n’a qu’une seule envie, s’asseoir dans un coin de la pièce pour le regarder peindre avec tendresse, à distance respectueuse pour ne pas l’effrayer, comme pour essayer d’apprivoiser un chat ou un chien battu.

J’ai aussi un attachement tout particulier pour Luka, aussi adorable et sensible que Calame.

A côté de cette beauté triste, il y a aussi la violence, avec un certain côté post-apocalyptique : ce monde, dont on ne saura pas grand chose (et c’est pas grave, parce que c’est pas le sujet du livre), n’est pas tendre avec ses personnages. Arènes de combats, difficultés à trouver à manger ou des médicaments, clans adverses… Le roman est malgré tout très peu graphique, on assiste aux conséquences plus qu’aux causes, on assistera ainsi très peu aux combats. Et c’est pas grave non plus, on n’est pas là pour ça. On est là pour pleurer toutes les larmes de notre corps en buvant un chocolat chaud.

Bilan

Le résumé n’a pas menti : c’est atypique, et il y a des loups-garous. Ce texte ne parlera pas forcément à tout le monde, mais si vous adhérez à sa sensibilité, vous allez probablement adorer cette meute dysfonctionnelle mais ô combien attachante.

A lire bien emmitouflés, un chocolat chaud à côté de vous, les bras serrés autour du truc à fourrure le plus proche (les peluches, ça marche aussi. Je vous déconseille quand même le loup-garou).

Et ailleurs, qu’en pense-t-on ?

8 réflexions sur “Meute, Karine Rennberg

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    • J’avoue que j’étais un peu sceptique à la base vu que je ne raffole pas des loups garou, mais au final, coup de cœur ^^ je ne garantis pas que ce sera le cas pour toi évidemment, mais je pense que c’est tellement atypique que ça vaut le mérite du coup d’œil ^^

      Aimé par 1 personne

  2. Ouiii trop contente que tu aies aimé aussi !
    J’adore les loups-garous, mais j’ai horreur de l’usage purement horrifique qui en est fait – pour moi, tout l’intérêt réside dans l’exploitation de cette dualité homme/animal. J’ai trouvé que Karine Rennberg nous proposait là un des meilleurs romans de garou qui soient, au plus près des personnages, immersif, sensible, avec des comportements proches de ceux des loups – et donc cohérents.
    J’étais triste de tourner la dernière page, je serai volontiers restée plus longtemps aux côtés des personnages…
    (merci pour le lien ! :))

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