La débusqueuse de mondes, Luce Basseterre

51oJESqEMIL._SX195_

Couverture de Inketone

La débusqueuse de mondes est un one-shot de space-opera (mélange de science-fiction et de fantasy) écrit par l’autrice française Luce Basseterre, publié en 2017 par les éditions Le peuple de Mü.

Contrairement à ce que les Humains ont longtemps cru, la Terre n’est pas le centre de l’univers et elle est loin d’être l’unique monde habité. L’espace grouille de vie. Mais si l’intelligence n’est pas l’apanage des seuls mammifères bipèdes… la bêtise non plus. En compagnie de D’Guéba et Otton, embarquez à bord de Koba, le cybersquale, pour un rocambolesque roadtrip intersidéral.

Résumé

L’univers

La débusqueuse est un roman de space-fantasy, ce qui signifie que les technologies avancées côtoient créatures de tous poils (et de toutes écailles). Les voyages dans l’espace se font dans des cybersquales, créatures originellement organiques mais modifiées de façon à pouvoir accueillir des passagers dans leur tête (physiquement, hein).

Ici, l’humanité est réduite à la portion congrue, puisque nous rencontrons surtout des créatures plus ou moins humanoïdes, mais qui tiennent de grenouilles, de félins, d’insectes ou de plantes.

Ce roman est vraiment foisonnant, et chaque créature rencontrée, chaque planète visitée, se révèle fascinante. Aussi, je regrette un peu que le roman soit si court, les descriptions si peu présentes. J’aurais bien aimé en savoir plus sur tous ces peuples, leur biologie, leurs cultures…

A l’exception de l’acte final, ne vous attendez pas à de l’action en veux-tu en voilà. Ce récit donne la part belle à l’exploration et aux questionnements (mais j’y reviendrai après).

Les personnages

On suit principalement trois personnages, chacun parlant à la première personne. Et cela fonctionne parfaitement ! Chaque personnage à sa voix propre, ses pensées et son langage permettent de les identifier facilement (et en cas de doute, le narrateur est indiqué en début de chapitre). Chose pas si fréquente, les trois se révèlent attachants.

Le prologue s’ouvre avec Otton, un esclave humain utilisé pour sa capacité à rêver (des charmantes bestioles s’en nourrissent…). Malgré ses conditions de vie, on peut dire qu’il a de la chance, car les humains font un met de choix pour pas mal de civilisations. Même après son émancipation accidentelle, Otton se révèle d’une nature prudente, réservée. Mais il cache un esprit vif et intelligent, qu’il n’hésitera pas à mettre au service de D’Guéba, qui l’a recueilli (bon, d’accord, il ne lui a pas laissée le choix^^).

Deuxième personnage à apparaître : Koba, un vaisseau vivant dont l’apparence rappelle un peu nos requins, Fenjick à la base, mais amélioré (enfin, si on veut… pauvre bestiole). Une créature à la fois pince sans rire et sentimentale (j’adore sa relation avec ses « filles » des rémoraées robotiques). Il voue une loyauté sans faille à D’Guéba, son capitaine. Je suis assez triste pour ce personnage, malgré sa relation avec les autres : isolé des siens, torturé, mutilé… pour servir de vaisseau 😥

Enfin, D’Guéba, capitaine de navire et débusqueuse de mondes. Et grenouille bipède à taille humaine. Statut oblige, elle essaie de se montrer dure, mais en réalité, elle est profondément gentille. Ce qui ne l’empêche pas de se montrer régulièrement sarcastique envers son passager^^

L’intrigue

D’Guéba est une débusqueuse de mondes, c’est à dire que son boulot consiste à trouver des planètes ou des satellites qui pourraient permettre d’accueillir la vie (par exemple des civilisations devant fuir leur propre planète pour X raison). Une fois repérées, elle doit les terraformer, les préparer à leur nouveau rôle. Même si elle n’en voit pas forcément le résultat, puisque ce processus peut durer des siècles.

Dans ce récit, nous suivons D’Guéba, nous l’assistons dans ses recherches et ses découvertes, ses déconvenues aussi. Car ce métier n’est pas sans repos, et n’est pas exempt de problèmes.

Mais ce que j’ai surtout trouvé intéressant, c’est le sous-texte, d’autant que j’ai une formation de biologie à la base. Qu’est-ce qui fait qu’une créature est intelligente ? Est-ce que toutes les espèces possèdent les mêmes droits ? Comment choisir entre la survie d’une espèce et une autre ?

Le récit soulève aussi la problématique suivante : nous n’avons pas de débusqueuse. Si nous bousillons notre planète, aucune grenouille ne viendra en préparer une autre pour nous…

Le style

Le style est précis, il va à l’essentiel, plein d’humour et de « feel good ». Je ne suis habituellement pas fan des récits au présent, mais ici, cela fonctionne très bien, le lecteur est bien immergée dans le quotidien du trio.

Comme je le disais, je regrette toutefois qu’il n’y ait pas plus de descriptions, et que l’autrice ne s’attarde pas plus sur les différences anatomiques et culturelles entre les différentes espèces (elle le fait mais…. on aurait aimé en voir plus 😥 ).

Bilan

Je remercie grandement Eleyna d’avoir parlé de ce livre, car j’ai vraiment adoré. L’univers est tellement fascinant qu’on aurait aimé en voir plus, l’aspect science-fiction est tout à fait accessible même sans connaissances particulières, les personnages et les thèmes abordés sont intéressants, le style tout à fait adapté à cette histoire. Que demander de plus ? (une suite ?)

Lu dans le cadre du PIF 2018

Et ailleurs, qu’en pense-t-on ?

12 réflexions sur “La débusqueuse de mondes, Luce Basseterre

  1. Pingback: Liste des œuvres chroniquées sur le blog | L'Imaginaerum de Symphonie

  2. Pingback: 8ème édition du festival ImaJ’nère : le retour | L'Imaginaerum de Symphonie

  3. Pingback: Liste des œuvres chroniquées : Science-fiction | L'Imaginaerum de Symphonie

  4. Pingback: Le printemps de l’imaginaire francophone, édition 2018 : BILAN | L'Imaginaerum de Symphonie

  5. Pingback: [Chronique Littéraire] La Débusqueuse de Mondes, Luce Basseterre – La Bulle d'Eleyna

  6. Pingback: Les enfants du passé, Luce Basseterre | L'Imaginaerum de Symphonie

  7. Pingback: La débusqueuse de mondes - Luce Basseterre - RSF Blog

  8. Pingback: La Débusqueuse de mondes, de Luce Basseterre – Les Chroniques du Chroniqueur

  9. Pingback: Le chant des fenjicks, Luce Basseterre | L'Imaginaerum de Symphonie

Laisser un commentaire