La représentation dans la pop culture (Nous qui n’existons pas, Mélanie Fazi)

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C’est un sujet dont j’ai envie de parler depuis longtemps, même si je l’ai déjà un peu évoqué dans cet article-ci. Et puis… Manque de temps, de motivation, d’autres articles que je voulais faire, toussa… Sans parler du fait que je ne savais pas trop comment aborder la question, en fin de compte.

Et puis j’ai entendu parler de ce livre sorti en octobre 2018 « Nous qui n’existons pas », par Mélanie Fazi, une autrice et traductrice française d’Imaginaire. Un livre, pour le coup, qui touche un problème très réel, et qui va me servir d’appui pour cet article. Je veux parler de l’importance de la représentation dans la pop culture, avec ce cas particulier : pourquoi le bonheur passerait-il forcément par la vie de couple ? Pourquoi mettre des romances absolument partout ?

La différence dont je vous parle tient à l’absence d’une petite chose très bête que tout être humain est censé posséder : une pulsion considérée comme la chose la plus universelle et la plus banale du monde. Celle qui pousse à chercher un partenaire, à désirer la vie de couple, les relations charnelles, celle qui incite à fonder une famille. La recherche de l’âme soeur, si vous voulez. Après tout, les contes de fées de notre enfance se terminaient toujours quand nos héros partaient vivre heureux et faire beaucoup d’enfants.

Extrait de « Nous qui n’existons pas », Mélanie Fazi

Quand nous sommes en famille, quand nous rencontrons des gens, invariablement les deux mêmes questions sont posées : les amours et le travail. Vos centres d’intérêt, votre santé, vos désirs, vos rêves… tout le monde s’en fout. Tout ce qui compte, c’est que vous soyez en couple et en activité.

 

A propos du livre

 

Je ne ferai pas de chronique de ce livre. Ce n’est pas de l’imaginaire, ce n’est pas de la fiction. C’est écrit avec le cœur, avec sincérité, émotion. De comment notre personnalité, nos différences, peuvent influer notre écriture. De pourquoi c’est important de comprendre notre fonctionnement, mais que la société ne nous aide pas à les accepter. Si vous êtes curieux, si le sujet vous intéresse, je vous encourage à le lire. Je vous partage par ailleurs un lien vers l’article de son blog sur ce sujet, suite à son cheminement personnel => Vivre sans étiquette.

Ensuite, je tiens à remercier Mélanie Fazi (même si elle ne lira probablement pas cet article). J’ai toujours su que quelque chose « clochait » chez moi, et je ne l’ai pas toujours bien vécu. Pas parce que quelque chose me manquait, mais parce que la société, les gens, mes camarades de classe… tous me faisaient bien comprendre que ce n’était pas normal de ne pas chercher de relation. J’ai essayé de rentrer dans le moule pour me sentir normale, mais ça n’a pas marché. Déjà parce que ce n’est pas la seule différence que je me traîne, ensuite parce que ça m’a fait plus de mal que de bien. Maintenant, je l’ai accepté, et mon entourage aussi. Mais il a fallu beaucoup, beaucoup de temps. Parce que personne ne m’a jamais dit que ce n’était pas anormal. Et même si j’ai déjà fait ce cheminement, ça m’a fait du bien de le lire. Car même si je ne me suis pas reconnue sur un « détail »… je me suis en revanche retrouvée dans beaucoup.

Surtout, je veux la remercier pour les autres, ceux qui liront ce livre et qui se comprendront/s’accepteront enfin. Mélanie, un grand merci !

Chroniques : Les chroniques de kellen ; Anouchka

Mais au final, me direz-vous… quel rapport avec la choucroute ?

 

Les romances dans l’imaginaire

 

J’aime beaucoup lire de la Fantasy épique et de la Dark Fantasy. Mais ça ne signifie à aucun moment que, dans la vraie vie, j’ai envie d’affronter des dragons, de devoir sauver le monde de je ne sais quel cataclysme, ou de voir toute ma famille massacrée par un Seigneur des Ténèbres et de devoir partir la venger.

Eh bien les romances, c’est un peu pareil. Il m’arrive d’en lire, parce qu’il y a quelque chose à côté qui me plaît (humour, univers etc…), mais ça ne signifie pas que j’y aspire dans la vie réelle.

Le problème, c’est que je trouve souvent ces romances… superficielles. Comme si c’était un point obligatoire à cocher sur la checklist : les héros ne doivent pas être seuls à la fin de l’histoire. Sauf que les personnages ne vont pas ensemble, ils se sont juste parlé 30 secondes avant de tomber fous amoureux, ils n’ont aucun point/centre d’intérêt commun, ne peuvent pas se voir en peinture… Bref, les romances qui sont juste là pour remplir un quota, pour satisfaire la fibre romantique des lecteurs parce que ça fait vendre/c’est universel… ben j’avoue que ça m’agace un poil. Et je ne parle même pas de la quantité astronomique de triangles amoureux…

Pourquoi ?

1/ Au niveau du livre lui-même. Une romance incohérente ou inutile n’a pas forcément grand chose à faire là…. Pourquoi vouloir en caser une coûte que coûte ? Le lecteur risque de fuir s’il n’a pas sa dose de romance ? Je préfère mille fois un roman où il n’y a pas de romance, qu’un roman où la romance est niaise/inutile/incohérente.

2/ ça donne l’impression que la vie de couple est nécessaire au bonheur. Que l’on est obligé d’avoir quelqu’un pour ne pas avoir raté sa vie, que ceux qui sont très bien tous seuls ont une case en moins. Oui, il y a certaines personnes qui ont choisi de vivre seules avec leur chat, et qui sont très heureuses comme ça ! Ce n’est pas une tare d’être célibataire… Si tout le monde a besoin de manger, de boire et de respirer, on n’a pas tous besoin de vivre à deux (ou à trois, ou à combien vous voulez).

3/ Quand il n’y a pas de romance (rare), soit c’est parce que le personnage a vécu un évènement traumatisant, soit on fait bien comprendre au lecteur qu’il a un grain, soit… on n’en parle pas. La question est éclipsée. Mais on ne dit jamais explicitement que ce n’est pas un problème de vouloir rester seul. On ne dit pas que certaines personnes fonctionnent différemment, et que ce n’est pas un problème.

Ne vous sentez pas obligés de mettre des romances dans vos textes… Vous voulez en mettre une ? Faites vous plaisir ! Vous ne vous sentez pas à l’aise, ce n’est pas nécessaire pour l’histoire, ça ne vous intéresse pas… eh bien n’en mettez pas juste pour « faire plaisir » ! Si les gens veulent lire des romances, il y a largement ce qu’il faut sur le marché, après tout.

Quand j’achète un livre de Fantasy épique, je ne l’achète pas pour lire des histoires d’amour…

 

La représentation dans la pop culture

 

Je peux tout à fait m’attacher ou m’identifier à un personnage qui ne me ressemble pas. Mais vous vous rappelez ? Dans la première partie, je vous disais que ça ne fait pas si longtemps que ça que j’ai commencé à accepter que la vie de couple, les relations, ne m’intéressaient pas. Et vous savez pourquoi ? Parce que je n’ai jamais vu de film, lu de livre, avec un personnage qui disait explicitement que ça ne l’intéressait pas, et que sa volonté était respectée par les autres. Comment savoir que quelque chose n’est pas un problème si rien ni personne ne le dit ? Si la société, les films, les livres… vous affirment que la vie de couple est la meilleure chose du monde, voire le but ultime de la vie ? Que ne pas le vouloir signifie qu’il y a un truc qui cloche dans votre tête ?

Alors, on fait comme si on était comme les autres, on n’ose pas en parler, on se croit anormal, cinglé. On vit derrière un masque. Et on le vit mal. Jusqu’à ce qu’on tombe, par hasard, sur quelqu’un qui en parle.

Parce que tant que personne n’en parle, nous n’existons pas aux yeux des autres, ni à nos propres yeux. Tant que personne n’en parle, comment savoir si notre fonctionnement est normal et acceptable ?

Et c’est là que la pop culture, l’imaginaire, a selon moi son rôle à jouer. Si je ne sais pas que quelque chose existe, je n’ai aucune raison d’aller me documenter sur le sujet. Parce que là je parle des histoires d’amour, mais il y en a des dizaines, de ces différences qui pourrissent la vie tant qu’on ne les comprend soi-même. Si les livres et films donnaient plus de place à des personnages considérés comme atypiques dans nos sociétés, peut-être que les vraies personnes dont elles ils s’inspirent seraient mieux acceptées par la société, peut-être que des personnes se reconnaitraient en ces personnages. Elles pourraient alors mener des recherches et se dire : enfin ! je ne suis pas seul ! Je comprends enfin comment je fonctionne !

Puis bon, pour l’ouverture d’esprit, la compréhension de l’autre, toussa… Je pense que c’est intéressant pour chacun de « côtoyer » des personnalités et des façons de vivre différentes des nôtres.

Je pense notamment au personnage de Norbert Dragonneau, dans les Animaux Fantastiques. J’ai été effarée par les commentaires que j’ai lus. En quoi c’est un problème que ce personnage ait apparemment un TSA (Trouble du Spectre Autistique) ? Ce n’est pas une tare, vous savez, d’être autiste, Asperger. Neuroatypique en général. Différent de la majorité. Il y a de vrais gens qui lui ressemblent de près ou de loin, des gens qui vivraient peut-être mieux si la société ne leur faisait pas comprendre sans arrêt à quel point ils ne sont pas comme les autres.

Mais peut-être qu’il y a des gens qui se sont reconnus en Norbert, et qui, désormais, vont pouvoir avancer. Et ça c’est bien.

 

Il est ainsi important que la représentation ne soit pas réservée à des livres estampillés diversité. Pourquoi ?

 

  • Parce que les personnes concerné’es ne lisent pas QUE des livres sur des sujets qui les concernent (par exemple je ne lis pas de livres SUR l’asexualité ou l’aromantisme, tout simplement parce que mon truc c’est la Fantasy, mais ça m’aurait bien aidée d’en entendre parler pour la première fois avant mes 25 ans… Donc faudrait déjà savoir qu’on est concerné par le sujet, en fait. Vous voyez le cercle vicieux ? Pareil pour le handicap, je ne me suis considérée comme handicapée que vers mes 28 ans, alors qu’en réalité je le suis depuis… ma naissance, en fait. Parce que je ne savais pas que je l’étais, puisque je n’avais aucun point de comparaison, aucune figure semblable à moi à laquelle j’aurais pu me rattacher).

 

  • Les livres « diversité », qui les lit ? Les concerné’es et les personnes déjà sensibilisé’es. Sauf que les non concerné’es (et les concerné’es sans le savoir) doivent aussi pouvoir découvrir d’autres expériences que les leurs, pour dépasser leurs préjugés, réaliser la diversité de leur propre monde, et s’ouvrir davantage aux personnes « différentes ».

 

  • Dernière raison, nous sommes des gens avant tout, nous n’existons pas que par nos luttes et nos différences. Nous aussi on veut sauver le monde, épouser des dragons et poutrer des princesses (ou l’inverse, je sais plus).

 

Autres articles sur la représentation : We say more diversity (La Booktillaise)

28 réflexions sur “La représentation dans la pop culture (Nous qui n’existons pas, Mélanie Fazi)

  1. Il n’est rien de plus dangereux qu’une croyance absolue que l’on cherche à imposer. Les gens se persuadent que la croyance se limite à la religion, la vérité c’est que tout choix de vie est une croyance. Et croire que vivre à deux est le seul aboutissement de toute vie humaine, c’est condamner par l’ignorance et le mépris des bonheurs qui peuvent se vivre seul. Apporter la bonne parole à tous les repas de famille, prêcher pour sa paroisse du parfait amour auprès de son ami célibataire, s’indigner de ses enfants qui ne veulent pas donner de petits-enfants, faire une cure en club spécialisé pour décoincer un cousin, s’amuser de sa copine trop masculine qui n’attirera jamais un homme, convaincre son pote de draguer la fille au bar alors qu’on voit bien qu’il regarde le mec à côté… tout cela alors qu’on sait que ce proche est heureux au quotidien, mais malheureux qu’on lui rappelle qu’il est seul, qu’il a une orientation sexuelle différente, qu’il se voit autrement. Cette volonté à convaincre que nous avons raison indépendamment de ce que veut l’autre, c’est tout simplement du fanatisme. Et on est tous d’accord pour dire que lorsque cela a trait à la religion, c’est inacceptable. Aussi, que chacun réfléchisse. A imposer nos croyances sans le moindre discernement, nous faisons du mal à ceux que nous aimons.

    Concernant les représentations dans les œuvres, je suis d’accord avec toi. Le pire, c’est que je suis certaine qu’on va te répondre que si, il y a plein d’œuvre où les protagonistes ne sont pas en couple à la fin. Certes, mais combien disent clairement qu’ils n’ont pas d’attirance sexuelle ou sentimentale et s’en porte très bien ? Sans excuse du type, « elle a été violée », « il a été torturé », « il a perdu l’amour de sa vie », « elle a vécu le traumatisme cataclysmique qui excuse tout » ? Combien en réalité abordent le sujet avec honnêteté, en reconnaissant que c’est un choix de vie sain, et non une blessure, une tare ? Pas beaucoup, il faut le dire. La vie de couple (même pas l’amour, car l’amour est vaste) est une obligation de nos sociétés, une telle obligation que des gens meurent de ne pouvoir être compris. Alors qu’il suffirait, comme beaucoup de sujets du genre, d’éduquer les consciences pour faire accepter les différences.

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    • C’est toutafey ça. Et ça vaut non seulement pour les (non) attirances sexuelles, mais aussi pour la morphologie (la grossophobie a de beaux jours devant elle), les handicaps, la couleur, le caractère, le… (la liste serait bien longue, parfois pour des trucs idiots… Genre l’alcool. Tu dis que tu bois pas d’alcool, tu es sûr que tout le monde va considérer ça comme un challenge). Beaucoup de gens voient le cinéma, la littérature de l’imaginaire comme de simples divertissements, ce en quoi je ne suis pas tout à fait d’accord.

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      • Je dirais malheureusement que c’est normal, car la plupart des gens ne s’intéressent à une cause que lorsqu’ils y sont directement confrontés. Ce n’est pas un reproche, juste un constat, c’est humain. On parle du handicap parce qu’on est handicapé, on parle du poids parce qu’on a des formes, on parle de sexualité par que la nôtre diffère de la norme sociétale. On a beau penser qu’avoir soi-même une différence nous rend davantage bienveillant, on reste souvent focalisé sur nos singularités sans voir celles des autres. La société, c’est nous, nous sommes tous le regard qui accuse l’autre de sa différence. On peut être celui qui a une particularité morphologique, mais qui force ses amis non consommateurs à boire de l’alcool, parce qu’on trouvera une excuse pour l’un et pas l’autre (encore une fois, tout est question de croyances personnelles). Il faut apprendre à voir les particularités des autres, à les comprendre, à les intégrer à nos réflexions. C’est un apprentissage de tous les instants, car nous découvrons chaque jour combien les différences sont nombreuses dans l’humanité (et tant mieux). La culture aide à faire passer le message, or la culture de l’imaginaire est celle de notre enfance. Donc oui, elle est en première ligne pour apprendre la tolérance.

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  2. Pfiou bravo pour l’article, c’est un sujet super intéressant, ça fait du bien ! Je suis complètement d’accord pour la tournure que prend les romances dans certains livres, après comme tu le dis et tu as raison, il en faut pour tout le monde mais on va dire que 80% des romances que j’ai pu apercevoir dans les livres ne sont pas « saine » et j’ai un peu de mal à comprendre comment ce genre de relation peut faire vendre ou rêver.
    Et comme tu l’as dis j’ai pas le souvenir d’avoir vu quelqu’un vouloir être seul sans que ce soit justifié par par exemple un passé dark ou autre prétexte … mouais.
    Et idem Norbert Dragonneau je crois que c’est un de mes personnages coup de cœur et quand j’entends des gens dire « euh lol c’est un autiste ou quoi il est chelou » j’ai envie de hurler aaaargh.
    Bref le problème principal au final c’est surtout les normes pourtant assez aléatoires, qui excluent d’autres personnes qui sont différentes sans pour autant avoir un problème pathologique et c’est bien dommage. Beaucoup parlent de notre génération ou notre société comme ayant fait preuve d’une certaine progression sur la tolérance etc mais j’en ai pas vraiment l’impression, les gens qui ne rentrent pas dans le moule ont souvent droit à un type de question de style « ah mais pourquoi tu fais ça/tu es comme ça ? » alors qu’ils ont autant de légitimité que les « normaux » … bref je pourrais m’étendre dessus pendant des heures, désolée pour le pavé hahaha mais en tout cas c’est ultra important de s’accepter comme on est même si on est un peu vu comme « déviant » de la norme (bon sauf si on est un psychopathe mangeur d’enfant mais là c’est une autre histoire)

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    • Merci pour ton message 😀 ça fait un moment que j’avais envie d’en parler, mais j’avoue que j’avais un peu peur des retours^^ Et pareil que toi, j’adore le personnage de Norbert, je pense que c’est mon personnage préféré de tout l’univers Harry Potter. J’ai l’impression que depuis que je « m’assume », j’ai moins de questions (y’en a toujours qui insistent un peu, mais bon…). Là, évidemment, il s’agit d’un cas particulier, mais ça peut s’étendre à plein de choses (surtout qu’on n’est pas forcément conscient d’un problème tant qu’on ne l’a pas expérimenté soit même, de près ou de loin).

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  3. Bravo pour cet article ! Je partage totalement ton point de vue. Je suis sûre qu’il doit exister des livres avec des héros atypiques, ils ne sont juste pas suffisamment mis en avant mais j’espère que la tendance évoluera et que les auteurs d’aujourd’hui prendront conscience qu’il est important d’écrire en mettant en avant des héros et des situations qui ne sont pas forcément « bien vues » par la société.

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    • Merci 😀 Toutafey 🙂 il y en a, et heureusement, mais sans doute pas suffisamment pour que les gens n’y fassent plus attention, en définitive. Mais quand je vois le succès de la passe miroir, avec des protagonistes plutôt atypiques, je me dis que lire et voir plus de choses différentes serait tout bénef pour tout le monde 🙂

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  4. Merci beaucoup cet article, tu nous plonges dans un sujet vraiment intéressant ^^
    C’est vrai que niveau représentation dans la pop culture, il y a encore énormément à faire. Il y a encore cette idée dure selon laquelle les gens ne peuvent pas s’identifier à un personnage différent d’eux (les romans avec une héroïne sont pour les filles, les films avec un protagoniste noir sont pour les Noirs, etc.) C’est dommage, d’une part parce que c’est faux, mais aussi parce qu’au final tous les héros finissent par se ressembler. Et c’est à la fois une conséquence de la société et une véritable stratégie marketing. Je me souviens avoir lu quelque part que dans les films de superhéros, les scénaristes se forcent à ajouter une histoire d’amour par peur de ne pas intéresser le public féminin autrement (bonjour les préjugés…)

    Après, il aurait aussi énormément de choses à dire sur la représentation de la romance dans la pop culture, parce que là aussi des clichés toxiques il y en a à la pelle.

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    • Le problème, c’est que ça à beau être de la fiction, ce sont des clichés qui finissent par influencer nos regards et nos comportements. .. c’est d’autant plus important à mon sens que la culture populaire donne le bon exemple

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  5. Bravo pour cet article très intéressant et qui invite à la reflexion. Pour ma part, je suis restée très longtemps célibataire et les réflexions comme quoi, j’avais raté ma vie parce que je n’étais pas en couple ou que je n’avais pas d’enfants passé trente ans, étaient vraiment édifiantes.

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  6. Ma mère adore les jeux tele, et une chose m’a frappée. Souvent, le premier truc qu’on demande aux candidats concernent leur couple. Et sils sont seuls, on les questionne sur « Ce qu ils cherchent ».

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  7. J’ai envie de dire bravo pour cet article, mais surtout envie de dire merci. De plus en plus de gens osent dire qu’ils ne rentrent pas dans le moule de la société et dans ce qu’elle définit comme la norme. Et au plus on en parlera, au plus on osera dire « moi je ne veux pas jouer avec vos règles », au plus on fera entendre nos voix, au plus on représentera ces différences, au plus cela fera avancer la « norme » et le regard de la société sur ce qu’elle juge être différent. Et la représentation dans les médias tous supports confondus doit absolument être encouragé et soutenu. Il faut absolument sortir des carcans toxiques de notre civilisation occidentale où si on est pas blanc cisgenre hétéro on n’existe pas. La fantasy a mis longtemps, trop longtemps, à représenter des personnages sortant des clichés du genre, mais elle aussi commence à s’emparer du sujet, et avec de plus en plus d’auteurs qui ont eux même pris conscience de leurs différences qui font leurs forces et qui doivent être célébrées, j’ai bon espoir que les choses progressent pour les générations à venir!

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    • Ça peut sembler idiot, mais je ne supporte plus que « les amours » soit presque la première et seule question qui intéresse les autres, comme si ça nous définissait.
      Il m’a fallu énormément de temps pour comprendre, et plus encore pour l’accepter. J’ai eu besoin d’un électrochoc pour comprendre que je ne pouvais plus faire comme si, je crois qu’à un moment donné, il y eu un gros ras le bol^^ Pas seulement à cause de cette problématique de la (non) sexualité, mais par rapport au fait d’aimer la SFFF, de lire des mangas, de jouer à Pokémon (ouais, même à 28 ans, je suis toujours fan :p), de ne pas être valide (ouais, non, pour cette étiquette là,j’ai toujours un peu de mal^^).
      Et mine de rien, accepter tout ça a aussi changé ma façon d’écrire, qui me correspond plus. Comme toi, je pense qu’on est sur la bonne voie quand même^^

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      • Je suis totalement d’accord ! La société nous ramène systématiquement à notre travail et notre couple et dévier de la sacro sainte norme c’est partir dans des débats stériles dans 80% des cas. Si j’ai toujours été ouverte et tolérante je me suis vraiment saisie de ces questions il y a 2-3 ans et depuis je suis complètement dans une démarche activiste. La représentation est vraiment une de mes bataille au quotidien, et je suis tellement fière d’orienter largement mes lecteurs et de répandre la bonne parole de libraire engagée dans mes rayons! Ça m’a vraiment fait remettre en perspective mon écriture aussi, et m’a permis de défaire pas mal de diktats que j’avais malgré tout intégré.
        Et sinon je lis aussi des mangas, je joue toujours à Pokémon (j’ai même acheté le dernier le jour de la sortie, à 26 ans!) et WoW, je baigne dans la littérature ado et imaginaire… c’est sur qu’étant cis, en couple stable (enfin, après 8 ans et pas d’enfant ou de mariage je tombe de nouveau dans la case suspecte) et avec un CDI, je fais juste un poil grincer des dents (c’est tellement dommage…) mais je n’ai pas de rejet franc… jusqu’à ce que j’ouvre ma gueule 😀 enfin, tant qu’on continuera à secouer les mentalités on ira de l’avant !

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        • C’est un de mes dragons de bataille aussi^^ (Tu joues pas sur Switch, des fois, pour Pokémon ? 😉 ). C’est idiot, mais je me suis rendue compte lors d’une phase de correction que mes personnages étaient blancs, cis, tous valides, tous hétéros, presque tous en couple. C’est en découvrant le Livre des Martyrs il y a quelques années que ça m’a frappée, et que j’ai réalisé que si, si, dans l’imaginaire, on peut aussi apporter un peu de diversité^^

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          • (Si, absolument :P)
            Pareil, j’ai fini par recouper tous mes personnages et prendre peur. Ça fait mal la première fois qu’on réalise à quel point on est conditionné…
            Justement j’ai pu rencontrer Steven Erikson en novembre et nous avons loooonguement échangé à ce propos là et je pense que c’est ce qui a cimenté ma décision de sortir de mes schémas de pensée. Être féministe et réaliser que le patriarcat plane partout dans les écrits, ça pouvait plus durer ! ^^

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